Sornettes

Idée reçue

« Les châteaux étaient construits en pierre »

Les châteaux n’ont pas été bâtis en pierre pendant tout le Moyen Âge, loin de là !

Les premiers châteaux apparaissent au Xe siècle, marquant la montée en puissance des seigneurs locaux face au pouvoir royal. Ils sont pour la plupart en bois et en terre, des matériaux peu coûteux et faciles à mettre en œuvre. Un profond fossé circulaire est creusé, et la terre extraite est déposée en couches successives à l’intérieur du cercle, formant un tertre qui peut dépasser de 10 m de haut. Au sommet, une tour est dressée en charpente, entourée d’une palissade. C’est ce qu’on appelle un château à motte ou une motte castrale.

Certains châteaux sont construits très rapidement, dans le cadre de campagnes militaires, comme celui que les Normands, sitôt débarqués en Angleterre, édifient à Hastings en 1066. Ces fortifications de bois suffisent pour résister aux armes employées à l’époque : flèches, lances, frondes, attaques de cavalerie. Pour éviter les incendies, il est courant de recouvrir le bois de cuir ou d’enduit de terre.

Les tours résidentielles en bois peuvent être grandes et très confortables, car le bois et la terre sont des matériaux isolants. On se chauffe à l’aide de braséros. Les fenêtres sont parfois munies de vitraux. Des décors sculptés ou peints peuvent orner les murs intérieurs.

À partir du XIIe siècle, la pierre tend à se généraliser. Elle nécessite l’intervention de nombreux ouvriers spécialisés (carriers, tailleurs de pierre, maçons), dont le travail coûte cher. En général, la pierre utilisée provient du fossé, mais elle n’est pas toujours de bonne qualité. Aussi, pour certaines parties de l’architecture comme les encadrements de portes et de fenêtres ou les cheminées, on fait venir, parfois de loin, de la pierre qui peut être sculptée. Construire un château en pierre, c’est montrer sa richesse et sa puissance.

Dans les régions où la pierre est rare, des châteaux, parfois très grands, ont été réalisés en briques (en Pologne ou en Espagne, par exemple).