La fin des temps glaciaires

La prise en compte du changement climatique est indispensable à la compréhension du Mésolithique. La fonte des glaces entraîne une remontée du niveau de la mer,  les forêts et les faunes tempérées font leur apparition. Avec ces profonds changements, les groupes humains doivent mettre en place toute une série d'adaptations afin de perpétuer leur mode de subsistance.

La remontée du niveau de la mer

Il y a 21 000 ans, la calotte glaciaire recouvrait le nord de l'Europe. En France, les glaciers s'étendaient sur les massifs montagneux et emplissaient les vallées, créant ainsi des obstacles aux déplacements. Les variations de l'inclinaison de l'axe de la Terre par rapport au Soleil entraînèrent une déglaciation très progressive libérant des quantités considérables d'eau. Si, au début du Mésolithique (vers -10000), l'océan était à environ 60 m sous le niveau actuel, la remontée fut particulièrement vive jusqu'au VIIe millénaire avant notre ère. A partir du VIe millénaire, le niveau de la mer se situe autour de -10 m sous l'actuel. Le niveau remonte ensuite moins vite jusqu'à aujourd'hui, avec de petites variations.

Une végétation arborée

D'une manière générale, l'environnement en France durant le Mésolithique est marqué par une végétation arborée. On observe, aux alentours de -10000, une accélération importante dans l'évolution de la végétation. Les bouleaux et le pins s'installent rapidement dans le paysage,  les forêts de chênes et de noisetiers apparaissent quelques siècles plus tard, au même moment que le hêtre et le sapin dans les montagnes. Àpartir de 6800 avant notre ère environ, les forêts de chênes, tilleuls et ormes font leur apparition.

De nouvelles espèces animales

L'évolution de la grande faune sauvage a une importance considérable sur les populations humaines puisqu'elle constitue l'une des bases de leur alimentation et l'un des moteurs de leur mobilité. Certains grands mammifères de l'ère glaciaire, comme les mammouths ou les rhinocéros laineux, disparaissent ou migrent, laissant place à de nouvelles espèces plus adaptées aux climats tempérés.

L'alimentation des hommes du Mésolithique se fonde alors sur la chasse d'espèces telles que le cerf, le sanglier et le chevreuil, auxquels vient parfois s'adjoindre l'aurochs. Dans les massifs montagneux, chamois et bouquetins sont chassés ; sur les littoraux, la consommation de coquillage est très importante, de même que celle des oiseaux marins, des crabes ou encore des poissons. Pour ces milieux, il n'est cependant pas possible de préciser si ces pratiques sont propres au Mésolithique.

La question du rythme de chacun de ces bouleversements est central parce qu'il conditionne celui des adaptations des sociétés : furent-ils perceptibles à l'échelle d'une vie humaine ? De même la question de l'association entre tous ces changements est tout aussi cruciale, puisque les décalages entre la hausse des températures, la reconquête forestière et la dissémination de nouvelles espèces ont créé des écosystèmes particuliers, aujourd'hui disparus.