Un territoire hostile

Vue du ciel, l’île de Tromelin présente un doux contour en amande prolongé, au nord, d’une langue de sable étincelant. Elle mesure 1 750 m de long pour 700 m de large, soit presque 1 km² de surface, et est entourée de récifs qui s’interrompent brusquement à 150 m des côtes. Dans sa partie nord, l’île est essentiellement constituée de sable blanc issu du récif corallien et présente, au nord-ouest, un relief d’environ 8 m de haut ; au sud, des blocs de coraux arrachés par la houle forment une sorte de muraille qui entoure une dépression intérieure régulièrement envahie par la mer lors des tempêtes et des cyclones.

Aucun arbre ne pousse sur l’île de Tromelin. Seuls les veloutiers, des arbustes, ainsi que des plantes rampantes comme le pourpier, parviennent à survivre surtout dans le nord de l’île, plus à l’abri du vent. Des cocotiers, apportés par les météorologues lors de leurs missions, ont fini par coloniser cette partie de l’île. La faune actuelle est représentée par des oiseaux (fous masqués, fous à pieds rouges, frégates et huîtriers) pour lesquels l’île est un lieu privilégié de nidification, par des tortues vertes qui viennent déposer leur ponte sur les plages, et par des bernard-l’hermite, redoutables prédateurs pour les oisillons et les bébés tortues.

Le vent souffle en permanence à Tromelin. Témoins de ce processus éolien continu, les dunes ceinturent le littoral nord. En outre, l’île se situe sur la route des cyclones qui traversent l’océan Indien en direction de Madagascar, de l’île Maurice et de l’île de la Réunion. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en 1954, avant l’avènement du suivi satellite de ces phénomènes, la France y a implanté une station météorologique appartenant au réseau « alerte cyclone », aujourd’hui entièrement automatisée.