La conquête

La conquête du territoire de la Gaule s’est opérée en deux temps militaires. Mais, avant même ces événements, Romains et Gaulois étaient loin de s’ignorer.

Quand le commerce va...

Quand le commerce va...

Un puits gaulois comblé par des amphores italiques et des vases gaulois, et scellé par un niveau constitué de milliers de fragments d’amphores, découvert à Toulouse (Haute-Garonne) en 2007.

Le commerce entre l’Italie et la Gaule n’a pas attendu la conquête pour être actif. Au cours du IIe siècle avant notre ère, les Gaulois ont importé d’énormes quantités de vin italien dans des amphores retrouvées par milliers en fouilles. Les Romains, quant à eux, appréciaient les métaux, le blé, les étoffes, les salaisons des Gaulois et, surtout, leurs esclaves. Des hommes d’affaires italiens, les negociatores, étaient installés en Gaule pour contrôler l’organisation de ces échanges lucratifs.

Le monde diplomatique

Les rivalités récurrentes entre peuples gaulois ont conduit les uns et les autres à adopter des positions variables vis à vis des Romains. Pour régler leurs conflits internes, les Gaulois n’hésitaient pas, en effet, à faire appel à des peuples étrangers. Les Éduens (Bourgogne), grands rivaux des Arvernes (Auvergne), ont fondé leur richesse sur le commerce avec Rome, au point de recevoir le titre de « frères de sang des Romains ». Vers 63 avant notre ère, le druide éduen Diviciacos se rendit à Rome pour demander de l’aide contre les Séquanes (Jura), eux-mêmes alliés aux Germains.

La conquête de la Gaule Transalpine

En 125 avant notre ère, l’attaque de Marseille, alliée des Romains, par des peuples celto-ligures de la région d’Aix-en-Provence, alliés des Arvernes, avait offert à Rome un prétexte pour s’immiscer en Gaule. Après leur victoire contre les Celto-Ligures, puis contre les Arvernes du roi Bituit, les Romains créèrent, des Alpes aux Pyrénées et jusqu’aux pentes du Massif central, la Provincia ou Transalpine. Elle leur offrait une tête de pont vers le reste de la Gaule et leur permettait de relier, par voie de terre, l’Italie à l’Espagne (conquise à la fin du IIIe siècle avant notre ère).

La conquête césarienne

La conquête césarienne

Fouille d’une tombe à incinération d’un auxiliaire gaulois de l’armée romaine, dernier quart du Ier siècle avant notre ère, Oisy-le-Verger (Pas-de-Calais), 2010.

En 58 avant notre ère, Rome saisit un nouveau prétexte pour intervenir en Gaule. Les Helvètes du plateau suisse, harcelés par les Germains, demandèrent à traverser la Transalpine pour rejoindre le pays des Santons (Charentes), qui les invitaient. Rome refusa. Les Helvètes détournèrent leur itinéraire pour passer par la Bourgogne, mais les Éduens s’en émurent et appelèrent leurs alliés à l’aide. Rome dépêcha sur place le proconsul de Transalpine, Jules César. Une occasion rêvée pour le général de gagner en prestige et en richesse et devenir le nouvel homme fort de Rome… Pendant 8 ans, les légions romaines, parfois soutenues par des troupes d’auxiliaires gaulois ralliés à Rome, conduisirent des combats en Gaule. La coalition des peuples gaulois dirigée par Vercingétorix en 52 avant notre ère fut anéantie par la défaite d’Alésia. C’en était fait de l’indépendance gauloise.