Les mosaïques antiques

Mosaïques romaines, du IIe siècle ou du début du IIIe siècle, à tesselles noires et blanches de 1 cm de côté figurant des motifs géométriques.
Extrait de La Major et le premier baptistère de Marseille, F. Roustan, 1905.
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Les sols des constructions de Massilia ne sont que rarement décorés. Les riches pavements mosaïqués polychromes que l’on retrouve dans les villes voisines de la Provincia romaine sont ici presque inconnus.

Dans les maisons grecques, les sols traditionnels étaient construits en argile damée, parfois chaulée, ou plus exceptionnellement en opus signinum (un béton de tuileau pauvre en chaux). Le plus souvent non décorés, ils pouvaient être peints en rouge, comme dans les thermes de la rue Leca et dans la maison hellénistique du Tunnel de la Major, ou bien être incrustés de tesselles de pierres colorées « dessinant » des motifs géométriques ou une inscription de bienvenue, à l’exemple du « XAIRE » du site du parc des Phocéens. Cette technique décorative est encore employée au Ier siècle de notre ère, comme en témoignent les beaux pavements de la rue François-Moisson ou de l’îlot Bon-Jésus.

Le bâtiment public fouillé dans les jardins de l’hôtel-Dieu a livré plusieurs pièces aux sols constitués de grosses tesselles irrégulières polychromes, matérialisant un tapis parfois entouré d’une bande monochrome blanche.

Les mosaïques romaines « classiques », construites au moyen de tesselles de pierre taillées cubiques sont également représentées, notamment dans les édifices thermaux : thermes de la place Villeneuve Bargemon, thermes de la rue Trinquet, et éventuellement mosaïque « de la baigneuse » (le seul pavement à représentation humaine de tout Marseille !), découverte non loin des thermes du Port.

Dans les demeures privées, les sols mosaïqués sont plus rares, mais ils ont  néanmoins été observés dans la maison devant la Vieille-Charité ou place du Refuge.

La technique de la mosaïque est toujours utilisée au Ve siècle de notre ère, comme le montrent les belles découvertes effectuées dans et à coté de la cathédrale paléochrétienne (construction de la Nouvelle Major, fouille de la Vieille Major et esplanade de la Major). Ces mosaïques polychromes utilisent des tesselles de pierres variées, mais également des cubes de verre coloré.