Synthèse par périodes

Le Moyen Âge

Du VIe au XVe siècle

Le Moyen Âge couvre une période longue de mille ans, au cours de laquelle de nombreuses évolutions ont lieu. Il ne s’agit pas d’une période uniforme. En Europe, toutefois, le trait commun aux siècles médiévaux pourrait être la place et l’importance prise par la religion chrétienne, aussi bien dans les mentalités et les comportements que dans les cadres politiques et administratifs. 

Le haut Moyen Âge (VIe-Xe siècle)

Cinq conciles se tiennent à Orléans dans la première moitié du VIe siècle, prouvant l’importance acquise par la ville dès l’époque mérovingienne. Cette stature se confirme en 511, à la mort de Clovis, quand Orléans devient capitale du royaume de l’un de ses quatre fils, Clodomir. 

Sous l’égide de ses successeurs, Orléans semble connaître paix et opulence. En 532, Childebert Ier fait construire une basilique sur le tombeau de saint Avit. Toujours au VIe siècle, Grégoire de Tours mentionne une basilique sur le tombeau de saint Aignan. Lors de la visite du roi Gontran, en 585, Grégoire mentionne dans la ville une communauté syrienne ainsi qu’une communauté juive qui possède une synagogue. Orléans-Aurelianis est également pourvue d’un palais, à la fois résidence royale et lieu d’exercice du pouvoir. 

Ces indices historiques, associés à la présence d’un édifice monumental entre le VIe et le IXe siècle (voir le site « îlot de la Charpenterie » ), donnent la vision d’une ville florissante et dynamique. 

Durant la période carolingienne, Orléans représente une destination fréquente des souverains. Charlemagne s’y rend en 772 et nomme à cette occasion Théodulfe évêque, lui déléguant l’organisation de l’enseignement, des hôpitaux et des couvents pour la région. Son fils et successeur Louis le Pieux y est reçu en 814 ; Charles le Chauve, couronné en 848 en la cathédrale Sainte-Croix, y séjourne régulièrement jusqu’en 868. 

En 854, 856, 865 et 868, la ville subit les assauts des Normands qui remontent la Loire. En dépit des destructions, pillages et incendies, elle reste toutefois un centre important : l’évêché comporte un scriptorium et une bibliothèque, tandis qu’il existe un atelier de frappe monétaire aux époques mérovingienne et carolingienne. Le développement de bourgs à l’extérieur de l’enceinte antique et l’existence d’une trentaine d’églises au Xe siècle sont une autre marque du dynamisme urbain.

Le Moyen Âge central et le bas Moyen Âge (XIe-XVe siècle)

En 987, Hugues Capet inaugure la dynastie capétienne en étant sacré à Noyon. Il fait aussitôt sacrer son fils Robert II pour l’associer au pouvoir. Ce sacre a lieu le 25 décembre en la cathédrale d’Orléans, la ville de sa naissance. 

En 989, un incendie ravage la ville, ainsi que le faubourg de l’est. La cathédrale est lourdement touchée. S’ensuit une période de renouvellement et d’embellissement de la « capitale » sous l’impulsion de
Robert II. La cathédrale, les églises, les monastères et les basiliques sont reconstruits, et de nouveaux édifices religieux (Saint-Vincent, Saint-Hilaire) voient le jour. L’exploitation de vastes carrières de calcaire, creusées en bordure du fleuve au XIe siècle (voir le site « îlot de la Charpenterie »), est probablement à mettre en relation avec cette grande phase de rénovation urbaine.

En 991, Charles de Loraine et ses fils, farouches opposants à Hugues Capet, sont détenus dans la prison du palais d’Orléans, probablement déjà localisé à l’emplacement du futur châtelet royal, en bordure du fleuve. En 1108, c’est Louis VI qui est sacré à Orléans. La ville connaît ensuite une période d’essor, et se voit dotée de chartes et d’institutions (baillis, procureur). Dans le courant du XIIIe siècle, elle accueille les quatre ordres mendiants, signe de son importance démographique. Les écoles de Sainte-Croix sont transformées en université par bulle pontificale en 1306. 

Au début du XIVe siècle, l’enceinte est agrandie vers l’ouest pour englober le Bourg Dunois, qui se développe depuis les Xe-XIe siècles. En 1359, en prévision de l’arrivée des Anglais, les constructions situées devant l’enceinte sont détruites. La zone dégagée au pied des murs n’offre ainsi plus de cachette à l’ennemi, et l’armée anglaise repart sans avoir pris la ville. Dès 1404, la ville est remise en défense, notamment par la création de boulevards (levée de terre armée de pieux de bois et précédée d’un fossé) en avant des portes et par l’installation de canons sur le rempart (voir le site « Mail Pothier »). 

En 1428, les troupes anglaises assiègent la ville. Elles conquièrent le fort des Tourelles, qui protège le pont sur la rive sud. Le 8 mai 1429, les troupes de Jeanne d’Arc et Dunois défont l’assiégeant et libèrent la ville. 
L’enceinte est de nouveau agrandie entre 1466 et 1480, vers l’est cette fois (voir le site « La Motte Sanguin »), puis vers le nord entre 1485 et 1555.
Sébastien Jesset, Pascal Joyeux et Thierry Massat