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Rue Léon Arnoux à Pertuis (Vaucluse)
Suite à un diagnostic mené en 2015 à Pertuis, une fouille réalisée en 2019 sur une superficie de 8000 m2 a permis d’explorer l’évolution d’un établissement rural et de ses abords, entre le IIIe siècle et la fin du VIe siècle de notre ère. Les vestiges traduisent différentes phases de construction et d’extension du lieu voué à l’exploitation agricole. En périphérie orientale de l’établissement, six sépultures datant des Ve et VIe siècles ont également été mises au jour. La découverte de cet établissement rural tardif apporte des éléments de réflexion sur l’économie rurale et le maillage de l’occupation au cours de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge dans la basse vallée de la Durance, au carrefour d’influences méditerranéennes, alpines et nordiques, en particulier dans le contexte de la mise en place des royaumes germaniques qui succèdent à l’empire romain.
Le terrain se situe au sud-est de la ville de Pertuis, dans une zone rurale soumise au développement urbain. Les vestiges d’un établissement rural sur une superficie de 8000 m2 occupent le rebord d’une terrasse dominant la vallée de la Durance.
Entre le IIe siècle et le vie siècle de notre ère, les bâtiments passent d’une superficie de 600 à 1200 m2. Le pôle principal s’organise autour d’une cour avec au IIIe siècle un chai à dolia et une pièce chauffée par hypocauste. Un bâtiment doté d’un bassin de décantation s’isole à l’est. Au cours des IVe, Ve et VIe siècles de nouveaux bâtiments maçonnés et des structures à sol excavé et élévation en terre sont construits. Les lieux de transformation des produits agricoles dotés de bassins de décantation se déplacent vers le nord. Les dépotoirs illustrent la consommation et le vaisselier de l’établissement avec un approvisionnement plutôt régional, hormis la présence de deux objets en alliage cuivreux issus de la culture franque. L’analyse des marqueurs chimiques ayant imprégné les revêtements des bassins indique l’omniprésence du jus d’argousier, à l’exclusion d’olives ou de raisin, ouvrant à une réflexion sur l’économie liée à l’exploitation de cette plante. Enfin, en partie orientale de la fouille, une petite série de sépultures datées des ve et vie siècles annonce la présence à l’est d’une zone funéraire.
Xavier Delestre et David Lavergne, Service régional de l’archéologie (Drac Provence-Alpes-Côte-D’azur)
Robert Thernot : responsable de l’opération, infographie Thomas Navarro : responsable de secteur, infographie Saad Aïssa-Benyahia : technicien (fouille) Corinne Aubourg : technicienne (fouille, enregistrement) Laurent Ben Chaba : technicien (fouille, enregistrement, photogrammétrie, SIG) Raphaël Denis : technicien (fouille, enregistrement) Denis Dubesset (photographie céramique) Anne-Estelle Finck : technicienne (fouille, enregistrement) Frédéric Guériel (infographie) Jérôme Hernandez (mobilier métallique) Jérôme Isnard : technicien (fouille) Xavier Milland : assistant d’études (fouille, enregistrement, gestion du mobilier) Diana Montaru : thanato-archéologue, infographie Richard Pellé (numismatique) Stéphanie Raux (étude du verre) Catherine Richarté-Manfredi (céramologie) Isabelle Rodet-Belarbi (archéozoologie) Laurent Vallières (topographie)
Laboratoire Nicolas Garnier (étude des marqueurs chimiques) Dr. Tomasz Goslar, Poznańskie Laboratorium Radiowęglowe (datation par radiocarbone)
Thomas Navarro, Inrap