Un(e) doyen(ne) de l’humanité ?

Pourquoi la découverte d’un australopithèque très ancien nous permet-elle d’affiner nos connaissances sur les origines de la lignée humaine ? 

Australopithecus prometheus

Ron Clarke pose avec le fossile du crâne de Little Foot après son extraction de la grotte de Silberberg. Un « Petit Pied » qui pourrait bien éclairer l’histoire de l’Humanité. © Laurent Bruxelles, Inrap

Little Foot a vécu bien longtemps avant les premiers hommes, apparus vers 2,5 millions d’années. Il, ou plutôt elle — puisque Little Foot était certainement une demoiselle — appartient à la grande famille des australopithèques, des pré-humains. Différents arguments anatomiques indiquent la coexistence d’au moins deux espèces d’australopithèques vers 3 millions d’années en Afrique australe, en particulier sur le site de Sterkfontein. Si la présence d’Australopithecus africanus (Mrs Ples) était bien attestée, la seconde l’était nettement moins. Or, ce que Ron Clarke a compris en étudiant Little Foot, c’est qu’elle appartenait à cette seconde espèce, nommée Australopithecus prometheus (nommée ainsi par Raymond Dart en 1948 d'après un fossiles provenant de Makapansgat, en Afrique du Sud). Le fait que le squelette de Little Foot soit quasiment complet va permettre de répondre de manière argumentée à cette question : laquelle des deux espèces d’australopithèques est l’ancêtre des premiers Hommes ? 

Le point de vue du spécialiste

José Braga est anthropobiologiste à l’université Paul-Sabatier de Toulouse. Il étudie la grotte de Kromdraai, en Afrique du Sud, et a participé à la modélisation en 3 dimensions du fossile de Little Foot. Dans cette vidéo, il nous explique quels sont les enjeux de la découverte et de la datation de cet australopithèque pour comprendre les origines du genre Homo.