Face aux risques naturels ou d’origine humaine qui les menacent, les vestiges et monuments du passé voient s’affirmer leur valeur culturelle et identitaire, ce qui leur permet de bénéficier de mesures de contrôle et de protection juridique.

Tout en devenant de plus en plus spécialisée dans ses démarches au fil du temps, l’archéologie n’a cessé de se rapprocher des enjeux sociaux et idéologiques au sein desquels elle se développe. D’une part, les connaissances et les interprétations archéologiques, même les mieux établies ou les plus pondérées, ne sont exemptes ni de dérives ni d’appropriations politiques. D’autre part, la pratique même de l’archéologie se déroule toujours dans un contexte socio-économique loin d’être neutre ou anodin, depuis l’accès administratif et matériel au terrain des fouilles ou aux collections, en passant par la récupération des vestiges, leur étude et leur interprétation, puis leur éventuelle présentation dans un musée et leur publication.

Les sites et les vestiges archéologiques sont devenus « patrimoine » dès qu’il s’est agi de les protéger et de les partager. Le contrôle et la gestion de ce patrimoine, perceptibles dès la Renaissance, culminent en France avec les lois dites « Carcopino » de 1941-1942 puis avec le Code du Patrimoine de 2001. Cette réglementation progressive est d’autant plus importante que le patrimoine archéologique est menacé, par des risques naturels, des destructions délibérées, ou encore des destructions non-intentionnelles dans le cadre de l’aménagement du territoire. Enfin, protéger le patrimoine c’est lui reconnaître ses valeurs multiples en termes d’identité et de mémoire, à l’échelle mondiale mais aussi locale.