L’identité des archéologues, leurs profils socioprofessionnels et leurs conditions de travail ont fortement évolué au fil des siècles.

Fouille à Troie vers 1880. L’archéologue allemand Heinrich Schliemann, qui découvrit en 1870 les ruines de la cité de l’Iliade sur la colline d’Hissarlik, en Turquie, représente le prototype romantique de l’archéologue autodidacte et passionné. © Bridgeman images/Scherl/SZ Photo

Chacun connaît cette figure flamboyante de l’archéologue aventurier solitaire, persévérant et intuitif, qui consacre toute son énergie à révéler des civilisations englouties ou encore insoupçonnées : Heinrich Schliemann, le « découvreur » de Troie, en est un bon exemple, ainsi bien sûr que des héros imaginaires comme Indiana Jones ou Lara Croft. Au-delà de la fiction et du cinéma, ce sont surtout des savants plus sédentaires et à la démarche plus systématique qui ont contribué à la construction de la discipline archéologique ainsi qu’à la formalisation et la diffusion de son savoir.

Hommes de terrain et voyageurs, savants, instituteurs, ingénieurs et propriétaires terriens, collectionneurs et érudits installés dans leurs cabinets, leurs bibliothèques ou leurs laboratoires, ces arpenteurs et gestionnaires du passé matériel ont suivi leur vocation dans des circonstances très variées. Au sein de cette diversité, deux mutations importantes se dégagent : entre les antiquaires et les archéologues d’une part, et entre les amateurs et les professionnels de l’autre.