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Au-delà de la curiosité, l’intérêt que les archéologues portent aux vestiges découle des méthodes à leur disposition, du niveau des connaissances scientifiques, des questionnements et des idéologies de leur temps.
Les joies de la découverte et de l’exploration du passé sont indéniables et mille fois attestées. Cela ne signifie pas pour autant que les sites archéologiques sont fouillés et étudiés simplement « parce qu’ils sont là ». Même dans le cas de découvertes fortuites, l’intérêt que présentent les trouvailles dépasse la curiosité qu’elles suscitent, ou encore la valeur esthétique ou marchande qui leur est attribuée. Cet intérêt découle plutôt de l’état des connaissances du milieu savant de l’époque, et surtout des interrogations qui sont les siennes. En effet, comme pour toute recherche scientifique, ce sont des présuppositions, des théories et des hypothèses préalables, appelés parfois des paradigmes, qui orientent le regard et qui animent les questions que vont poser les antiquaires puis les archéologues sur le passé et ses vestiges matériels.
Même si elles restent parfois peu élaborées, implicites ou d’un haut degré de généralité, on trouvera toujours la marque de ces problématiques dans la démarche archéologique.
Parmi les plus caractéristiques, et outre celles portant sur l’attribution culturelle des vestiges et leur datation, leurs formes et leurs fonctions, qui ont été abordées précédemment, bien d’autres thèmes ont été traités au fil des décennies : les rapports de l’homme à son environnement, des questions d’espace et de territoires, les liens entre société et techniques, le rôle de l’évolution et de la diffusion des traits culturels, des enjeux d’identité et de pouvoir…