Squelette, tu vas nous parler !
Sauf conditions exceptionnelles, comme pour les corps retrouvés dans les tourbières, le squelette est la seule partie du corps humain qui se conserve longtemps après la mort. Son degré de préservation dépend du terrain dans lequel il est enfoui, mais aussi du traitement qu’a subit le corps du défunt. Il ne reste parfois que les dents, voire plus rien dans les terrains les plus acides comme en Bretagne.
L’étude du défunt commence par l’analyse des os après nettoyage, afin d’estimer le sexe, l’âge au décès, la stature et les éventuelles pathologies. Pour cela les mêmes méthodes sont appliquées afin de pouvoir permettre des comparaisons entre les squelettes d’un même site et aussi avec ceux issus d’autres fouilles. Il s’agit à la fois de se baser sur des mesures (longueurs, largeurs, diamètres…) mais également d’observer certains traits morphologiques caractéristiques (croissance des os, développement de tartre dentaire, modification de surfaces articulaires…). Comme ces méthodes ont été déterminées à partir de données contemporaines, il faudra tenir compte de possibles décalages avec les populations anciennes qu’étudie l’archéologie.
L’anthropologue peut demander des analyses d’ADN ancien, pour émettre des hypothèses sur l’origine biologique du défunt ou le regroupement d’individus au sein d’une nécropole ou des études microbiologique pour détecter les traces de parasites, de virus ou de bacille comme celui, mortel, de la peste.
Si l’étude de la tombe permet d’approcher la façon dont les vivants ont accompagné leurs morts, celle des squelettes tente de savoir qui étaient les défunts. Dans une certaine mesure, leurs restes osseux reflètent la vie qu’ils menèrent.