La tombe de la jeune femme
La première tombe (sép. 12) est celle d’une adolescente de 17 à 19 ans, qui reposait vêtue dans un cercueil, parée de ses nombreux bijoux.
Au cou, elle portait un collier de perles en ambre et en verre. Soixante-dix autres perles de formes et de matières variées (ambre, verre, cristal de roche) ornaient sa poitrine. À sa main droite, brillait une bague en or sertie de grenats. À son poignet gauche était passé un bracelet d’argent. Quatre fibules en argent incrustées de grenats fermaient ses vêtements. À sa taille devait être attaché un lien en cuir ou autre matériau périssable, au bout duquel étaient accrochés une perle en bois de cervidé, faisant peut-être office de talisman, ainsi qu’un couteau.
Sur son cercueil avaient été déposés une coupe et un flacon en verre, ainsi qu’un bassin en bronze et un pot en terre cuite.
Des récipients sont fréquemment retrouvés dans les sépultures mérovingiennes : ils étaient probablement utilisés pour contenir les offrandes (nourriture et boisson). Mais si le dépôt de céramiques est très courant, les verreries et la vaisselle métallique, surtout en nombre, sont beaucoup plus rares.
Album photo
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On peut distinguer une coupe et une bouteille, déposées à la tête de la jeune fille, et les bijoux dont elle était parée.
© M.-C. Truc, Inrap
En se décomposant, le bois du cercueil a teinté par endroits l’argile, lui donnant une couleur grisâtre bien repérable en fouille. -
Mobilier découvert dans la tombe de la jeune femme
© C. Phillipot, musée de Saint-Dizier -
Bracelet en argent (diam. : 6,1 cm)
© B. Bell, atelier Bell
Ce type de bijou a été principalement découvert dans les riches tombes féminines alamanes et franques. Ouvert aux extrémités, il n’était possible de le retirer qu’en le déformant. La jeune femme de Saint-Dizier le portait au poignet gauche. Il mesure 6,1 cm de diamètre. -
Collier reconstitué
© C. Phillipot, musée de Saint-Dizier
Autour du cou de la jeune femme était passé un collier formé de vingt-deux perles ovoïdes en ambre orange et jaune, et huit perles doubles en verre transparent, dont une est dorée.
Le lien n’a pas été retrouvé, mais les perles ayant assez peu bougé dans la tombe, l’ensemble du collier a pu être reconstitué dans l’ordre d’origine. La perle dorée est mise en valeur par sa position centrale dans le collier. -
Perles
© C. Phillipot, musée de Saint-Dizier
Ces perles ont été retrouvées sur le thorax (sans le lien visible sur cette photo) : étaient-elles cousues sur la bordure d’un vêtement ou d’un sac déposé sur la poitrine de la jeune fille, ou bien formaient-elles une longue pendeloque attachée au vêtement ? Faute de conservation du tissu des vêtements, le mystère demeure.
La grosse perle en cristal de roche (au centre à gauche) était attachée (au vêtement ?) par un fil d’argent qui a été retrouvé. Ces perles sont souvent portées par les femmes en guise de talisman.