Sur proposition de la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de la ministre de la Culture et de la Communication, le décret n° 2016-1126 du Premier Ministre, paru au Journal officiel du 14 août 2016, modifie les statuts de l’Institut national de recherches archéologiques préventives en confiant au président la direction exécutive de l’Inrap. Un directeur général délégué sera en charge de l’administration et de la gestion, sous l’autorité du président.

Dernière modification
29 août 2016

Dominique Garcia, président depuis juin 2014, exercera les attributions prévues par le nouveau décret. Professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille et à l’Institut universitaire de France (IUF), vice-président du Conseil national de la recherche archéologique de 2012 à 2014, Dominique Garcia est spécialiste des sociétés protohistoriques de Méditerranée nord-occidentale et de leurs relations avec les Étrusques, les Puniques, les Grecs et les Romains. Ses recherches portent notamment sur l’urbanisme, l’architecture et l’économie de ces sociétés ainsi que sur l’ethnogenèse et les dynamiques de peuplement des territoires.

Dominique Garcia, président de l'Inrap

Dominique Garcia

© Ch. Durand, CCJ

« Je suis honoré d’être nommé Président exécutif de ce bel institut qu’est l’Inrap, dont j’assure la présidence depuis 2 ans ; cet institut qui en 15 ans, est devenu la référence européenne de la discipline archéologique, dans l’acquisition des données, leur mise en perspective et leur partage avec la communauté scientifique. Après l’adoption récente de la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine, l’Inrap, par ce nouveau décret, est de nouveau conforté dans ses missions.
Établissement riche et singulier, à la fois national et territorial, scientifique et culturel, l’Inrap concilie aménagement durable des territoires, sauvegarde du patrimoine archéologique et constitution et partage de la connaissance. Connaître le passé pour mieux comprendre le présent et construire l’avenir, telle est la vocation de l’institut. Aujourd’hui, groupes et individus s’interrogent sur leur capacité à affronter les crises naturelles ou sociales ; la mise en perspective historique peut permettre d’aborder plus sereinement l’avenir. »

L’Inrap, qui avec plus de 2 000 collaborateurs, réalise chaque année environ 1 500 diagnostics et 250 fouilles archéologiques, en métropole et en outre-mer, contribue à l’écriture d’une histoire commune, celle du territoire où nous vivons aujourd’hui, et où des hommes, des femmes, des groupes humains, vivent, bâtissent, créent, depuis la préhistoire. Les découvertes spectaculaires – depuis la tombe celtique de Lavau, jusqu’au site de la fraternisation franco-allemande de Thélus (1915), en passant par la nécropole paléochrétienne de Lyon ou la première inhumation musulmane médiévale de France – alliées à de nombreuses autres découvertes et recherches, moins connues mais tout aussi importantes pour la connaissance des sociétés, permettent d’écrire une page de l’histoire nationale avec un nouveau regard.
« Aujourd’hui, nos travaux parlent d’urbanisation et de déforestation, de dégradation de l’environnement et de résilience des populations, d’inégalités sociales et territoriales, de migrations et de métissage, de santé et de prise en charge du handicap… Contribuer à éveiller les consciences, tel est l’un des engagements de l’Inrap. Recherche, innovation, éducation : trois socles forts de l’action de l’institut dans l’avenir. »

La recherche est au cœur de l’action de l’établissement, qui dispose déjà d’un conseil scientifique : cette dimension est aujourd’hui renforcée par la nomination d’un chercheur à la tête de l’institut.

Une des particularités de l’archéologie préventive, c’est d’être étroitement liée à l’aménagement du territoire ; l’Inrap, qui dispose d’un haut niveau de savoir-faire opérationnel, s’inscrit dans une dynamique d’aménagement durable. Partenaire naturel des aménageurs, qu’ils soient privés ou publics, l’Inrap doit prendre en compte les contraintes économiques, environnementales et sociétales de ses interventions. C’est pourquoi l’innovation, sur le terrain ou en laboratoire, est un enjeu crucial, non seulement pour assurer un haut niveau d’exigence scientifique, mais aussi pour garantir des conditions d’intervention opérationnelle optimales.

L’éducation enfin, car le partage de la connaissance avec les citoyens est également une mission centrale de l’institut, particulièrement importante dans cette période où nombre d’actes iconoclastes dépossèdent les peuples d'une histoire commune ; le temps long et la connaissance du passé peuvent donner matière à réfléchir et à comprendre le présent.