Dominique Garcia, président de l’Inrap, Daniel Guérin, directeur général délégué, et Pascal Depaepe, directeur de l’Inrap Hauts-de-France, inaugurent, jeudi 16 mars 2017, la nouvelle direction régionale et le nouveau centre de recherches archéologiques de l’Inrap à Glisy.

Dernière modification
21 mars 2017

L’interrégion Nord-Picardie, devenue direction régionale Hauts-de-France, dispose de nouveaux locaux à Glisy, commune d’Amiens Métropole. Situés sur le Pôle Jules Verne, à l’entrée d’Amiens et à proximité des principales voies de circulation (autoroute, gares), ces nouveaux locaux, conçus par le Studio Ranson-Barnier, pérennisent la direction de l’Inrap Hauts-de-France à Amiens, à proximité du Pôle Patrimoine de la Direction régionale des Affaires culturelles (Drac Hauts de France).

L’archéologie préventive en Hauts-de-France

Liée aux grands aménagements du territoire, l’archéologie préventive en Hauts-de-France débute dans les années 1970, elle est dite alors « archéologie de sauvetage ». À partir des années 1980, des diagnostics et des fouilles sont réalisés sur les grands chantiers linéaires (Transmanche, TGV Nord, autoroutes A16 et A29, canal Seine-Nord Europe) ou en amont des aménagements de zones urbaines ou périurbaines.

Depuis sa création, en 2002, l’Inrap a réalisé 3 127 diagnostics et 399 fouilles en Hauts-de-France. Les découvertes réalisées par les équipes de l’institut ont totalement renouvelé la recherche et la connaissance du passé de la région, depuis le Paléolithique jusqu’aux périodes modernes et contemporaines.

Le Paléolithique peut être illustré par les fouilles de Caours et Amiens-Renancourt. Sur ce dernier site a été découverte une statuette gravettienne (-27 000 ans) exceptionnelle. La période néolithique est caractérisée par des fouilles de vastes enceintes (Carvin, Passel), dont celle de Villers-Carbonnel où a été mise au jour une statuette de terre cuite (env. 4300-3600 avant notre ère) dont on ne dénombre que de très rares exemplaires. La Protohistoire est illustrée par de nombreuses découvertes, dont les tombes à char d’Attichy et le sanctuaire de Saint-Just-en-Chaussée. L’époque romaine, largement documentée dans la région, est marquée par la découverte, entre autres, d’entrepôts et d’un théâtre à Amiens, l’étude d’un vaste quartier de l’agglomération antique de Famars, des tombes à hypogées à Marquion et d’un ensemble monumental d’exception à Pont-Sainte-Maxence. Parmi les sites médiévaux, nous pouvons citer la mise au jour d’une pirogue à Brissay-Choigny. La fouille des Cornes de Vauban à Saint-Quentin, celle du château de la Phalecque à Lille et d’un camp napoléonien à Étaples traduisent la variété des découvertes des Temps modernes, jusqu’aux découvertes fortuites liées à la Première Guerre mondiale.

Les fouilles de l’Inrap sont réalisées en partenariat avec les aménageurs, tant publics que privés. Les découvertes sont valorisées auprès du public lors de journées « portes ouvertes » sur les chantiers, dans des expositions et lors de manifestations nationales comme les Journées nationales de l’archéologie, les Journées européennes du Patrimoine et la Fête de la Science.

Un bâtiment adapté à la recherche archéologique

Le centre archéologique de Glisy est consacré à la recherche et à la conservation des objets mobiliers. Le bâtiment a été spécialement conçu pour l’activité de l’Inrap. En plus de bureaux, d’une salle de réunion et de documentation, il comprend une salle de nettoyage permettant le tamisage des sédiments et le lavage du mobilier archéologique, une salle d’étude, un dépôt de 400 m2 destiné au stockage du mobilier et un magasin de 220 m2 pour l’équipement et l’outillage de chantier. 53 personnes y sont affectées, qui travaillent sur les périodes allant de la Préhistoire aux Temps modernes. Les archéologues sont amenés à intervenir prioritairement dans le département de la Somme, mais aussi dans les départements limitrophes de la région Hauts-de-France.

Un des cinq centres de l’Inrap Hauts-de-France

Le centre de Glisy fait partie des cinq centres répartis sur la région, pour permettre à l’Inrap d’intervenir au plus près de l’aménagement du territoire : Passel (Oise), Soissons (Aisne), Villeneuve-d’Ascq (Nord) et Achicourt (Pas-de-Calais), pour un effectif global de 200 agents.