Durant la première partie de l’âge du Fer, les réseaux d’implantations humaines se densifient jusqu’à donner naissance aux premières villes, les oppida). Cette évolution n’est ni linéaire ni homogène sur le territoire gaulois. À partir du VIe siècle, l’influence méditerranéenne joue un rôle déterminant.

Mis à jour le
09 janvier 2019

Pendant les deux premiers siècles de la période, les caractéristiques des implantations humaines de l’âge du Bronze ne sont pas modifiées. Les formes de l’habitat (fermes, hameaux, petites agglomérations) sont peu standardisées et les centres de peuplement se déplacent aisément sur le territoire.

C’est au cours du VIsiècle qu’émergent, au sein de ce tissu rural, des habitats agglomérés, perchés ou non. Leurs délimitations internes ou externes (palissades, fossés) montrent une organisation collective des espaces : rues et places, grands bâtiments de rassemblement, secteurs de stockage des denrées agricoles (greniers sur poteaux), « quartiers » dédiés à l’artisanat et à l’habitation.

6-5-4 Vignette

Riche ferme de l'âge du Fer (IVe-IIe siècles avant notre ère), composée de plusieurs bâtiments sur poteaux, près desquels se trouvait un four à sel et entourée d'un enclos irrégulier (visible au centre du cliché).

© Ph. Frutier, Altimage

On y trouve des mobiliers d’importation : amphores à vin, bijoux, céramiques. Cette dynamique urbaine ne dure environ qu’un siècle : en cause, des changements politiques, économiques et climatiques que les archéologues tentent encore de préciser.

6-5-4 Esquisse d'un bâtiment caractéristique de la fin de l'âge du Bronze

Esquisse d'un bâtiment caractéristique de la fin de l'âge du Bronze (1150-800 avant notre ère) sur le littoral de la Manche.

© L. Juhel, Inrap

Il faut attendre le courant du IIe siècle avant notre ère pour voir apparaître un réseau de fermes dotées d’enclos entourés de fossés, qui jalonnent littéralement le paysage au parcellaire structuré. Ces établissements vont du simple enclos de moins d’un hectare à l’enclos aux ramifications multiples d’une trentaine d’hectares : des différences de tailles, de formes, de densité d’occupation et de richesses matérielles (constituées notamment d’objets importés) qui dénotent une nette hiérarchie sociale. Cet essor reflète une intensification de la production agricole dont les surplus concourent aux échanges, à l’enrichissement des communautés, à leur spécialisation, et à la relance du processus d’agglomération, puis d’urbanisation. Des sites fortifiés de hauteur aux puissants murs de pierre et aux porches monumentaux, les oppida, sont édifiés. Certains arborent de nombreuses caractéristiques urbaines inspirées des formes de construction italique (rues, îlots d’habitation, espaces et édifices publics…), ainsi que de véritables prérogatives d’État, dont la plus emblématique est celle de frapper la monnaie.

À proximité de ces véritables capitales de cité, souvent au contact du réseau fluvial, subsistent des « agglomérations ouvertes » (dépourvues d’enceinte) où les activités artisanales, les échanges et la production agricole cohabitent de manière plus ou moins imbriquée.