A Louvres, Val-d'Oise, après plusieurs années de fouilles préventives (1997, 1999, 2000) portant sur l'habitat du haut Moyen Âge et les abords du château, une série de levées microtopographiques puis une campagne de fouille, destinées à évaluer le potentiel archéologique de l'ensemble castral, ont été entreprises.

Dernière modification
19 février 2016

Deux zones test ont été fouillées : la première, dans la partie sud, le long de la courtine, sur une surface de 6 00 m2 ; l'autre, à l'opposé, au nord, dans les douves, à l'emplacement présumé du pont-levis. Entre ces deux zones, une série de sondages complémentaires, dont une tranchée continue est-ouest, a été réalisée.

La zone sud montre une forte densité d'occupation carolingienne avec une concentration de structures en creux (cabanes, silos, trous de poteau) et la mise en place de structures bâties (murs) qui évoluent au moins jusqu'au XIIIe s. Notons la présence d'une porte et d'un solide bâtiment à contrefort qui pourrait correspondre à la salle mentionnée dans un document du milieu du XIIIe s. Cette zone bâtie était bordée initialement d'un premier fossé en V, de tracé courbe et de taille modeste, antérieur au creusement des vastes douves et à la mise en place du mur d'enceinte. La courtine (fin XIIe s.-XIIIe s. ?) a pu être fouillée sur une portion de 25 m et reconnue sur 50 m. La présence de deux tours a été mise en évidence.

Au nord, la fouille des fossés a permis le dégagement de la pile du pont-levis, conservée sur une hauteur de 6 m à partir du fond du fossé, et d'une tour-porte détruite brutalement, vraisemblablement lors du siège de 1438. Les vestiges incendiés du pont-levis (éléments métalliques et bois carbonisé) et les éléments architecturaux mis au jour (350 blocs ont été relevés, extraits et étudiés) permettent de restituer la physionomie de cette tour du XIVe s., haute d'environ 12 m et qui dominait la plaine au nord. Comme le vaste mur à contrefort reconnu au sud en contrebas de la courtine, elle est à mettre en relation avec les travaux de renforcement des défenses de la forteresse réalisés lors de la guerre de Cent Ans. Les douves, recreusées après l'édification de la pile, étaient en eau et ont servi à l'extraction de blocs calcaires de qualité mis en oeuvre dans la construction du château.

Les autres sondages ont permis d'explorer de façon limitée d'autres parties du château (un corps de logis avec tourelle d'escalier surmontant des caves), de suivre la courtine au nord et à l'est, d'explorer les douves au sud-ouest et de localiser l'abside du bassin monumental (fontaine d'Orville) partiellement fouillé en 2000.

Un programme de recherches pluriannuel portant sur le site et une réflexion sur sa mise en valeur sont actuellement à l'étude.