Sur le territoire français, l’archéologie contemporaine étudie les bouleversements et les mutations de la société.

Mis à jour le
02 décembre 2016

Les XIXe et XXsiècles sont marqués par plusieurs révolutions associées à des guerres civiles : une première révolution sur 10 ans (1789-1799), puis celle de 1830 et de 1848… Ces révolutions sont les épisodes violents des grands conflits sociopolitiques qui caractérisent la période. Le passage de la royauté traditionnelle à la représentation démocratique connaît de nombreux épisodes : retour à la monarchie après la Révolution (épisode napoléonien), la Restauration, la IIRépublique, le second Empire. Si la IIIRépublique peut apparaître stable (elle perdure jusqu’en 1940), elle est émaillée de nombreuses crises et coups de force qui menacent son existence (affaire Dreyfus, rupture avec l’Église, crise économique des années trente…).

L’autre caractéristique de ces deux derniers siècles est la quasi-permanence des conflits armés : guerres révolutionnaires, napoléoniennes, conquêtes coloniales, guerre franco-prussienne, conflits mondiaux, décolonisation…

En parallèle, on passe progressivement d’une société essentiellement agricole à une société urbaine, industrielle et de service. Cet exode rural, en plus des conflits armés, conduit à un brassage des populations sans précédent.

L’archéologie de la période contemporaine a largement abordé les deux conflits mondiaux. Elle étudie régulièrement les vestiges des cantonnements, des fortifications et des zones de combat de la Grande Guerre ainsi que la « culture matérielle » des combattants : équipements, armements, artisanats. Les fouilles mettent fréquemment au jour les restes des corps de soldats tombés au cours des combats : ceux qui furent enterrés mais dont on avait perdu la trace comme ceux des « disparus ».

Les archéologues participent souvent à l’identification de ces combattants qui se trouvent dès lors socialement réintégrés.

Le second conflit mondial n’échappe pas non plus à l’enquête archéologique : les vestiges du Débarquement et de la Bataille de Normandie sont désormais pris en compte par les archéologues et les explorations des camps de prisonniers se multiplient.