Nous ne savons que peu de chose sur le traitement des morts au Paléolithique, sinon dans sa toute dernière partie, où les vestiges sont légèrement plus nombreux.

Mis à jour le
02 décembre 2016

Au Paléolithique inférieur, des fractures et des traces de découpe avaient déjà été relevées sur des squelettes Anténéandertaliens du site d’Atapuerca (Espagne) datés de – 800 000 ans, et on continue à en trouver sur des sites du Paléolithique moyen comme Krapina en Croatie. Ces os révèlent un traitement post-mortem particulier, similaire à celui des carcasses animales, pouvant relever d’une pratique cannibale ou rituelle.
Hormis ces quelques éléments, les conditions de découverte et l’extrême rareté des restes humains avant le Paléolithique inférieur empêchent l’identification d’une quelconque pratique funéraire.

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Squelette découvert dans une tombe épipaléolithique (entre 12 000 et 11 000 avant notre ère), lors de la fouille de la ZAC des Vigneaux à Cuges-les-Pins (Bouches-du-Rhône), 2013.
Les outils en silex présents dans le comblement de la tombe sont caractéristiques de l’Épigravettien, un faciès culturel présent en Europe méditerranéenne, centrale et orientale à la fin du Paléolithique supérieur.  

© Thierry Maziers, Inrap

Les premières inhumations apparaissent au Paléolithique moyen avec l’homme de Néandertal et l’Homme moderne. Le plus souvent, les corps sont déposés dans des fosses creusées dans le sol de grottes qui servent d’habitat (comme celles découvertes à Qafseh en Israël, Shanidar en Irak, ou La Chapelle-aux-Saints en France). Des outils en silex et des morceaux de gibier les accompagnent parfois, mais parler d’« offrandes » serait aller trop loin dans l’interprétation. Dans certains cas, les restes humains apparaissent mélangés aux ossements animaux et portent des traces d’interventions anthropiques post-mortem. Ces manifestations ont longtemps été perçues comme le signe d’un comportement anthropophage. Or, de récentes études soulignent le rôle joué par les charognards dans la présence de restes humains au sein des accumulations de déchets animaux. Ainsi, il est aujourd’hui difficile de comprendre le sens de cette accumulation, qui pourrait représenter un traitement secondaire des morts, déposés à l’air libre et laissés à « disposition » - volontaire ou non - des charognards.

Dans la phase récente du Paléolithique supérieur, les inhumations sont plus nombreuses. Il s’agit principalement de sépultures individuelles. En France, l’essentiel des sépultures connues date du Magdalénien. Les corps des défunts reposent directement dans la terre. Ils sont accompagnés d’objets de parure et, dans quelques cas, de blocs de pierre déposés à proximité de la tête.