L’intervention archéologique touchait deux parcelles étroites en vue de la rénovation et de l’agrandissement de l’Hôtel Assézat, ancienne demeure d’un riche marchand pastellier du XVIe siècle.

Dernière modification
25 août 2017

Dans cette zone proche du temple capitolin et du théâtre de la cité gallo-romaine, l’habitat antique prend la forme d’une riche domus à sols en mosaïque. Elle témoigne de la première urbanisation de la ville sous le règne de l’empereur Auguste. 

Une domus antique

Après 40 ap. J.-C., cette demeure connaît un profond réaménagement. Les bâtiments sont alors reconstruits en briques sur des fondations de galets noyés dans du mortier. La cour intérieure devient un jardin rectangulaire entouré de portiques latéraux : le péristyle. Au pied des portiques, un bassin d’agrément en mortier hydraulique dessinait un chenal à exèdres semi-circulaires ou rectangulaires autour du jardin central. La fonction esthétique du bassin était renforcée par un plaquage de marbre.

L’urbanisation médiévale

Sur l’emplacement de cette domus antique, les vestiges médiévaux ont fait apparaître une évolution cadastrale à partir du XIVe siècle. À cette époque, la construction de l'hôtel nobiliaire de la famille d'Agromont est à l'origine de puissants travaux de terrassements et de regroupement parcellaire. Les murs construits en briques liées par de la terre composent un ensemble de bâtiments en "U" donnant sur la rue Clémence-Isaure. L'hôtel subit quelques transformations au fil des changements de propriétaire tout au long du XIVe siècle et au début du XVe siècle. En 1444 et 1463, tout le quartier est ravagé par un incendie et la demeure initiale est divisée. 

Dans la parcelle fouillée, l'habitat est transformé en simple dépendance et un large puits-citerne rond occupe l'arrière de la cour. Un apport massif de remblais issus des destructions couvre alors les parcelles du centre de l'îlot. Ces zones de jardin sont accessibles par d'étroites ruelles. Les riches marchands toulousains du XVIe siècle rachètent et regroupent ces terrains peu coûteux pour y construire leurs imposantes demeures. Le célèbre marchand de pastel Assézat réalise un important regroupement foncier pour construire son hôtel en 1550.

Cette opération archéologique  montre que les grandes périodes de l’urbanisme de Toulouse se situent au premier siècle de notre ère et à la fin du Moyen Âge. À ces époques, les travaux urbains marquent profondément la ville, en particulier le cœur des îlots. Les façades sur rue sont elles plus impactées par les caves de l’Époque moderne, et l’architecture des XVIIe et XVIIIe siècles.