L'homme face aux événements climatiques morphogènes, de la fin de la dernière glaciation à l'Antiquité dans les Alpes du Sud

Les données réunies depuis 30 ans sur l'évolution des paysages sud-alpins postglaciaires permet de discuter des interactions entre fluctuations climatiques et occupation humaine des territoires. Ces fluctuations, reconnues à l'échelle de l'Europe du Nord, trouvent-elles un écho dans les processus morphogéniques des Pré-alpes du Sud, dans les hautes montagnes de la zone intra-alpine ou le long de la retombée méridionale de l'arc alpin dans la Méditerranée ? Sous quelles formes se manifestent-elles ? Ont-elles une influence directe ou indirecte sur les modalités de l'occupation ? Nous aborderons ces questions par le biais des ajustements morphogéniques (évolution des reliefs) qui, en réaction aux fluctuations climatiques, favorisent, ou au contraire, compliquent l'appropriation des milieux par les hommes. Ainsi, de longues phases d'activité sédimentaire, peu propices aux occupations mais génératrices de nouveaux espaces, précèdent des périodes de calme hydro-sédimentaire favorables à leur colonisation. Synchronismes et asynchronismes entre activité sédimentaire et phases d'occupation illustrent le déterminisme géomorphologique qui s'exprime en milieu montagnard méditerranéen. Ces travaux se fondent sur l'analyse de carottages prélevés dans les basses plaines alluviales côtières, sur l'étude chrono-stratigraphique et dendrogéomorphologique de gisements de bois subfossiles retrouvés dans les organismes torrentiels de montagnes et sur l'analyse de coupes de terrain observées lors d'opérations d'archéologie préventive.