Conférences
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Mis à jour le
21 juin 2019
Colloque
Comment les Gaules devinrent romaines

Un colloque international à l'Auditorium du Louvre
les 14 et 15 septembre 2007

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par Frédérique Blaizot et Christine Bonnet, Inrap

La vaste question des pratiques funéraires est abordée ici sous l'angle de leur évolution entre le deuxième âge du Fer et le Haut-Empire dans le quart sud-est de la Gaule, et est discutée dans une perspective socio-culturelle. En dépit du faible nombre de structures funéraires recensées entre la seconde moitié du Ier s. av. J.-C. et la première moitié du Ier s. après J.-C., l'ensemble des données disponibles montre que le système funéraire romain reprend l'ensemble des modèles en place dans les régions examinées durant les deux derniers siècles, mais en les réadaptant à ses valeurs religieuse et sociale. Si les variables du rite présentent des continuités formelles indiscutables, leur mise en scène, leur articulation et leur fonction dans les funérailles diffèrent. Dès la première moitié du Ier s. ap. J.-C., une importance plus grande est accordée à l'étape de la crémation, qui se traduit notamment par l'adoption massive du bûcher en fosse ostentatoire, auparavant réservé à de rares groupes de l'élite. Les structures de dépôt transcrivent alors moins les rites de séparation que ceux liés à la mémoire du mort. La place du mort dans le banquet funéraire paraît également changer, comme en témoignent les modifications relevées dans la composition du mobilier utilisé dans les diverses étapes du rituel, marquées notamment par la disparition des ustensiles qui se réfèrent à son organisation et par la raréfaction et l'abandon des objets de luxe. Parallèlement, les symboles de statut sortent de terre, l'investissement portant sur les monuments et les stèles. La romanisation n'a pas véritablement apporté de pratiques vraiment nouvelles, mais ce sont les rapports que ces pratiques évolutives entretiennent avec le système social qui sont au coeur des innovations et en expliquent le sens.
Frédérique Blaizot est archéo-anthropologue à l'Inrap et chercheur associée à l'UMR 5199, PACEA, Laboratoire d'anthropologie des populations du passé, université Bordeaux I.

Elle est notamment l'auteur de :
- La notion de sépulture au Haut-Empire : identification et interprétation des structures funéraires liées aux crémations (avec Laurence Tranoy), in : L.?Baray, Archéologie des pratiques funéraires, approche critique, Actes de la table ronde, 7-9 juin 2001, Centre archéologique européen du Mont Beuvray, Glux-en-Glène, Bibracte 9, 2004 ;
- Le traitement funéraire des enfants décédés avant
un an dans l'Antiquité : études de cas (avec F. Alix, E. Ferber), Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, t. 15, 1-2, 2003, p. 49-77.

Christine Bonnet est céramologue à l'Inrap et associée à l'UMR 5138, Maison de l'Orient méditerranéen.

Elle a notamment publié :
- Traitements, modalités de dépôt et rôle des céramiques dans les structures gallo-romaines (avec F. Blaizot), in : L. Baray, P. Brun, A. Testart (dir.), Pratiques funéraires et Sociétés, Nouvelles approches en archéologie et en anthropologie sociale, Actes du colloque de Sens, Centre de Recherche et d'Étude du Patrimoine, 12-13-14 juin 2003, éd. universitaires de Dijon, 2007.

 
Année :
2009