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Une fois classés en fonction de leur typologie ou des assemblages auxquels ils appartiennent, les témoignages matériels du passé peuvent encore répondre à bien d’autres questions.
Certes il est fondamental, pour les antiquaires comme pour les archéologues, d’attribuer une périodisation culturelle et un cadre chronologique aux vestiges qu’ils étudient. Cependant, avec la notion d’« assemblage », les archéologues ont pu dépasser la fixation sur l’objet unique, « caractéristique » ou « typique », et d’élargir considérablement les perspectives. Deux développements vont à leur tour permettre d’approcher les processus de fabrication et les modes de fonctionnement des objets archéologiques.
D’une part, les méthodes utilisées dans les sciences naturelles se perfectionnent et se répandent. L’archéométrie (étude physico-chimique des matériaux archéologiques et de leurs propriétés) offre la possibilité d’une meilleure caractérisation microscopique et macroscopique des vestiges, à laquelle s’ajoutent, au fil du XXe siècle, des datations absolues, fiables et objectives, fondées sur les propriétés intrinsèques des vestiges étudiés .
D’autre part, dans l’étude du passé, les approches traditionnelles se sont progressivement étoffées de considérations issues de disciplines voisines, elles-mêmes en évolution rapide, comme l’anthropologie sociale et culturelle, l’histoire, la technologie. L’archéologie expérimentale, enfin, met en œuvre et valide les processus qui se font jour au travers des recherches.
C’est à la confluence de ces différents apports que les modes de fabrication des vestiges archéologiques, leurs usages et leurs fonctions vont désormais pouvoir être approchés.