Ce n’est que progressivement, au cours des siècles, que le terrain des fouilles a acquis son importance scientifique. 

L’archéologie contemporaine est tout naturellement associée au terrain de fouille, où sont dégagées, mises au jour et identifiées des traces matérielles du passé. Il ne faut cependant pas oublier que le lieu des découvertes, tout central qu’il soit, n’est qu’une étape dans la démarche archéologique, un maillon dans une chaine plus vaste de connaissances. Ce n’est que progressivement, suite à de nouveaux regards posés sur le site et sur son potentiel d’information, que le terrain a acquis ce statut primordial.

À l’aube de l’époque moderne, à Rome notamment, certains antiquaires de la Renaissance commencent à entreprendre des fouilles à la recherche de vestiges anciens, au lieu de se contenter de décrire ceux découverts fortuitement. L’accélération généralisée de l’aménagement du territoire, conséquence de la révolution industrielle, contribuera de façon déterminante à révéler de nombreux sites jusqu’alors imperceptibles, mais aussi à démontrer toute leur vulnérabilité face au processus qui les expose au jour.

Avec la stratigraphie et la prise en compte de la profondeur et de l’emplacement des vestiges au moment de leur découverte, il devient possible de leur attribuer une période chronologique ou culturelle. L’essor du travail de terrain et sa spécialisation croissante favorisent d’autres considérations, que ce soit sur la formation des sites archéologiques eux-mêmes ou sur les comportements qui y sont attestés.