Si le patrimoine archéologique bénéficie de mesures de gestion et protection, c’est aussi – et presque avant tout – parce qu’il est reconnu comme une valeur à part entière, une ressource symbolique et un moyen d’action qu’il est important de protéger et de transmettre.

En plus de leurs dimensions strictement matérielles ou fonctionnelles, en plus de leur « valeur d’usage », les productions humaines ont de tout temps servi de supports, tangibles et perceptibles, à des représentations et des récits collectifs, partagés et parfois aussi contestés. Ainsi en est-il des artefacts, collectionnés, exposés et interprétés, tout comme de l’environnement bâti. Dans Le Culte moderne des monuments, en 1905, l’historien de l’art autrichien Aloïs Riegl distingue ainsi les monuments « commémoratifs » (mausolées, arcs-de-triomphe, etc.), délibérément érigés pour transmettre aux générations futures le souvenir d’événements spécifiques, et les monuments « historiques », dont la qualité documentaire émerge rétrospectivement, au regard de nos interrogations actuelles. Au-delà des traditionnels lieux de culte et de pouvoir (cathédrales, châteaux-forts, etc.), la notion de monument historique englobe une vaste gamme d’édifices, de nécropoles, d’installations agricoles, de dolmens et d’abris sous roche ou même, comme à Pincevent, d’éphémères amas de silex taillés. Même dépourvus à l’origine de « volonté mémorielle », ces vestiges du passé sont riches en informations historiques, culturelles et patrimoniales.

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