Les monuments

Dans tout l’empire romain, la parure monumentale est une constante des villes. Ce phénomène a été rendu possible par une forme spécifique de mécénat appelée évergétisme.

Des notables faisaient profiter la collectivité de leur fortune personnelle en finançant la construction de temples, de forums, d’amphithéâtres et de thermes publics.

À Poitiers, comme dans de nombreuses villes, la plupart de ces monuments ont été démontés à l’extrême fin du IIIe siècle et au début du IVe siècle afin de fournir des matériaux de construction pour l’érection de l’enceinte. Aussi de nombreuses statues, autels ou dédicaces ont disparu sans laisser de traces.

L’amphithéâtre

Restitution aquarellée des arènes de Poitiers. Elles ont largement servi de carrière au Moyen Âge pour la récupération de blocs de parement, puis ont été en grande partie détruites en 1858 pour la construction des Halles. Une nouvelle étude est en cours sur les parties conservées dans les maisons du XIXe siècle. © Jean-Claude Golvin.

C’est probablement le monument le plus connu. Une grande partie de ses ruines était encore en élévation au XIXe siècle. En plus des éléments visibles rue Bourcani (site 9), de nombreux murs et voûtes sont conservés dans les caves et les maisons de la rue des Arènes romaines et de la rue Magenta (sites 12 et 11).

Construit dans la première moitié du Ier siècle, à la limite sud de la ville, en bord de pente, ce gigantesque édifice ovale (155,80 x 130,50 m) pouvait accueillir 20 000 spectateurs et devait être visible de très loin. C’était le plus grand amphithéâtre de la province romaine d’Aquitaine.

L’arc de triomphe

De l’arc de triomphe on ne connaît que quelques blocs découverts en 1892 lors de la démolition d’une maison de la rue Louis-Renard (site 13). Ceux-ci permettent néanmoins de restituer un arc à trois arches, présentant les mêmes proportions que celui d’Orange.

Daté de la fin du Ier siècle, il était décoré de fragments de bateaux (dépouilles navales) et de figures féminines ailées représentées couchées, évoquant la victoire des Romains et la divinité fluviale dans la tradition gréco-romaine.

Contemporain de celui de Poitiers, l’arc de triomphe d’Orange (Arausui) mesure une vingtaine de mètres tant dans sa longueur que dans sa hauteur, pour une largeur de plus de 8 m.
© Roch Mazaudier, Mairie d’Orange.

L’entrée sud-ouest de Limonum, probablement par la route de Mediolanum Santonum (Saintes), était marquée par la présence d’un arc de triomphe. Conservés dans les collection des musées de Poitiers, les seuls fragments qui en ont été conservés montrent des morceaux de bateaux (gouvernail, rames, poulies et haubans), ainsi que deux figures de divinités encadrant la partie centrale d’une des arches latérales.

© Christian Vignaud, Musées de Poitiers.