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Organisation des productions lithiques en silex au Néolithique en basse vallée de Marne de la fin du Ve au IIIe millénaire av. n. è. : Acquisition de la matière première, objectifs du débitage, comportements économiques par une approche territoriale
Véronique Brunet soutient sa thèse le mercredi 14 décembre 2022 à 14 h, à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Centre Michelet. Sous la direction de François Giligny et Françoise Bostyn.
Résumé
Ce travail de recherche constitue une synthèse inédite de la production des outillages en silex du bassin aval de la Marne de la fin du Ve au IIIe millénaire. Nous nous intéressons aux profondes transformations occasionnées par l’exploitation du silex en minière. La réflexion s’articule autour de trois thèmes de recherche transversaux : diachronique, topographique et territorial. Le segment de vallée étudié tient une place particulière dans l’approvisionnement du silex bartonien au Néolithique. Il nous donne l’occasion d’étudier le fonctionnement du complexe minier Marne et Morin, centré autour d’un site d’extraction du silex à Jablines en Seine-et-Marne, il s’agit sans doute du plus important de la moitié nord de la France. L’approche dans une optique techno-économique de l’industrie lithique s’appuie sur 23 séries lithiques, le mobilier pris en compte représente plus de deux cent trente mille pièces provenant de fouilles préventives.
Dans l’axe diachronique, des changements fondamentaux sont visibles dans l’organisation des productions lithiques. Le début de la période est marqué par une économie territoriale fondée sur une coopération mutuellement bénéfique des différents membres de la communauté qui interagissent dans chacun des sites du territoire, exploitant le silex, leur patrimoine commun (extraction, taille, polissage, consommation et échanges). Les individus possédant le savoir-faire pour la fabrication des haches apparaissent intégrés à l’économie en collaborant à la réalisation de produits à vocation domestique et socialement valorisée. La seconde période semble déterminée par une économie dont la plupart des activités sont séparées et interdépendantes dans le territoire. Les meilleurs tailleurs possédant les connaissances de production de haches ne sont plus dans la communauté, ils en sont déconnectés, ils interagissent avec elle au moment du partage des produits finis. Durant la troisième période, l’économie lithique apparaît de moins en moins ancrée dans l’exploitation de ses propres ressources territoriales, et de plus en plus tournée vers les produits régionaux. Ceci est probablement liée à une perte de valeur donnée à la ressource siliceuse locale.
Composition du jury
- Directeur : François Giligny, Professeur à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, UMR 8215 Trajectoires
- Tutrice : Françoise Bostyn, Professeure à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, UMR 8215 Trajectoires
- Rapporteurs :
- Rémi Martineau, Chercheur au CNRS, HDR, Université de Bourgogne, Dijon, UMR 6298 ARTeHIS, Université de Bourgogne
- Thomas Perrin, Directeur de Recherche au CNRS, HDR UMR 5608 TRACES, Directeur de Recherche CNRS, HDR UMR 5608 TRACES, Maison de la Recherche, Université Toulouse Jean-Jaurès
- Examinateurs :
- Éric Thirault, Professeur à l’Université de Lyon 2, UFR Temps & Territoires, UMR 5138 ArAr – Archéologie & Archéométrie
- Xavier Terradas, Archéologue au Spanish National Research Council (CSIC), (IMF), Espagne
- Pierre Allard, Chargé de Recherche au CNRS – UMR 7055 Pretech, UMR 8068, Technologie et Ethnologie des Mondes PréhistoriqueS, MSH Mondes, Nanterre