Restituer la monumentalité des ouvrages funéraires de l’âge du Bronze

Depuis les travaux pionniers sur les tertres funéraires de l’âge du Bronze, la question de la monumentalité est posée par les archéologues. À partir des exemples persistant dans le paysage, dans des secteurs où l’érosion agricole est peu marquée (forêt, pâturage, etc …), notamment en Grande-Bretagne, mais aussi aux Pays- Bas et en Allemagne, on sait en effet qu’il existe une grande variabilité morphologique de ces aspects monumentaux (tertre ou non, dimension, nombre et emplacements des éventuels cordons périphériques). Sur les décapages des opérations préventives, l’emplacement des monuments funéraires se matérialise uniquement par la présence des fossés. L’arasement des superstructures des monuments implique de s’emparer de nouvelles stratégies d’analyse. Les fossés eux-mêmes enregistrent, par l’évolution de leur morphologie et leur processus de comblement, des informations sur leur environnement. Dès les années 2010, les archéologues régionaux ont en outre systématiquement observés des traits de pédogenèse dans le sol encais­sant au sein et en périphérie proche de l’enclos (fluctuations du front de décarbonatation ou de la limite inférieure de l’horizon illuvial). Lorsqu’ils sortent des schémas naturels, ces indices peuvent être considérés comme potentiellement propres à la présence d’une ou plusieurs levées de terre associées aux fossés. Les approches géoarchéologiques permettent alors de proposer une restitution de l’architecture funéraire avant son arasement. La systématisation d’études géoarchéologiques dans les Hauts-de-France et le constat de l’évolution des méthodes nécessitent un point d’étape que nous proposons d’aborder lors de cette journée.