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Mis à jour le
11 octobre 2022
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Anne Hoyau-Berry, archéologue à l'Inrap, membre de l'Association pour le Développement de la Recherche en Archéologie MARitime (Adramar), et Denis Fillon, archéologue à l'Inrap.

Dix épaves et des pêcheries viennent d’être exhumées du lit de la Loire dans les environs d’Ancenis, entre Maine-et-Loire et Loire-Atlantique, sur les sites des îles Poulas et Coton, submergées la majeure partie de l’année.

En savoir plus

Datées des XVIIe-XVIIIe siècles, les épaves reposent sous et autour de trois longues structures empierrées. Les naufrages sont assurément volontaires, les navires ayant été coulés afin de protéger la tête de l’île Coton de l'érosion. Bateaux à fond plat, ils sont caractéristiques de la navigation fluviale et notamment de la Loire à cette époque. Ils naviguaient probablement dans les deux sens, soit portés par le courant, soit le remontant à l’aide d’une grande voile carrée.

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Vue des épaves (île Coton sur les berges de la Loire) 



 

- © Denis Gliksman, Inrap

Embarcations de charge, ils pouvaient transporter des matières premières (bois, pierre, tuiles, ardoises, charbon, etc.) mais aussi du sel et des tonneaux de vin. Ces bateaux en chêne ont une étanchéité assurée par un système de "palâtrage" (intercalage de mousse végétale entre les planches). Ils seront l’objet d’études poussées qui mettront en évidence techniques et matériaux de construction.

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Fouille sur une des épaves de l'île Coton sur les berges de la Loire 

 

- © Vincent Charpentier, Inrap

Des pêcheries médiévales

Trois d’entre elles sont des pêcheries fixes, disposées en « W » en vue de la capture de poissons qui remontent le courant, tel le saumon, ou qui le redescendent, comme l’anguille. Ces aménagements de pieux et de pierres sont associés à un duit, digue destinée à orienter le fil d’eau et le poisson vers l’œil de la pêcherie, où sont posés nasses et filets. D’après les premières datations, ces pêcheries auraient fonctionné au cours du XIIe siècle. Propriété des pouvoirs ecclésiastiques ou seigneuriaux locaux, elles permettaient de respecter les nombreux « jours maigres » instaurés par l’Église.

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Vue globale vers l’aval d’une pêcherie fixe. Un duit avec plusieurs lignes de pieux orientait le courant vers le piège à poissons (île Poulas, Loire) 



 

- © Yann Viau, Inrap

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Vue aérienne du chantier de fouille de l’île Poulas (pêcheries - sites 1 et 2) sur les berges de la Loire 



 

- © Pierrick Leblanc, Inrap

La Loire, fleuve sauvage

La sécheresse estivale de l'été 2022 et le faible débit du fleuve n’y sont pour rien. La Loire, par trop endiguée par le passé, l'établissement public, Voies Navigables de France, rééquilibre actuellement le lit de la Loire, vaste entreprise qui prépare le futur, mais surtout révèle le passé…

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Vue d'une des épaves fouillées sur l'île Coton (berges de la Loire) 



 

- © Vincent Charpentier, Inrap

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Vue aérienne du chantier de fouilles de l'île Coton sur les berges de la Loire 



 

- © Denis Gliksman, Inrap

Pour aller plus loin

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Vue de la fouille des épaves de l'île Coton 



 

- © Denis Gliksman, Inrap

Année :
2022
Durée :
31