Des objets pour penser l'indicible. La nécessaire convergence des théories de la culture matérielle

L'anthropologie des objets procède généralement à coups de théories mono-causales, centrées, au gré des modes, sur l'identité, le déchiffrement de messages, le statut, et la légitimité des acteurs, ou encore sur des affaires de pouvoir, de controverses, de hiérarchies sociales, d'émotions, d'évaluation, etc. La réalité sociale étant complexe, toute la difficulté est de comprendre comment ces divers registres qui, un à un, retiennent notre attention, sont pourtant simultanément présents dans la vie des populations dont nous rendons compte.
Fidèles au programme de Marcel Mauss - en quoi et comment les actions sur la matière observées dans un groupe humain lui sont-elles propres ? -, des travaux récents montrent qu'en même temps qu'une action sur le monde matériel, la fabrication et l'usage matériel de certains objets sont un moyen d'exprimer de manière non verbale des aspects essentiels des organisations sociales et des systèmes de pensée.
Non seulement ce rôle des objets ne relève pas des approches (monomaniaques) dominantes, mais il permet d'envisager leur convergence, ainsi qu'un dialogue avec l'archéologie car il est indissociable de la façon dont objets et techniques ont une action physique.