Forges médiévales et écurie de la Renaissance au château de Caen

Forges médiévales et écurie de la Renaissance au château de Caen

À lire - Publication
Sous la direction de Bénédicte Guillot (Inrap), collection Publications du Craham, série antique et médiévale, Presses universitaires de Caen, 2015
Paru en octobre 2015
(Normandie)
Mis à jour le
06 juin 2016

Une opération archéologique s’est déroulée en 2005 dans l’angle nord-ouest du château de Caen, avant la construction de nouvelles salles d’exposition (dites « salles du Rempart »). La première activité reconnue dans ce secteur est liée à l’exploitation d’une carrière souterraine de pierre (XIe-XIIe siècles ?).

408 pages. Broché : 48 €.
ISBN 978 2 84133 740 8

Une opération archéologique s’est déroulée en 2005 dans l’angle nord-ouest du château de Caen, avant la construction de nouvelles salles d’exposition (dites « salles du Rempart »). La première activité reconnue dans ce secteur est liée à l’exploitation d’une carrière souterraine de pierre (XIe-XIIe siècles ?).
À proximité de cette carrière, un grand bâtiment en pierre de taille calcaire est édifié, probablement à la fin du XIIe siècle, sous Henri II Plantagenêt. Les carrières étant alors probablement abandonnées, c’est au XIIIe siècle que se développe ce qui constitue l’activité spécifique de ce secteur du château : le travail du fer. La première forge mesure 33 m² et s’organise autour d’un grand foyer central. Plus à l’est, une grande fosse est creusée à 13 mètres de la salle de l’Échiquier. Le mobilier céramique et faunique recueilli, très abondant, permet d’identifier des rejets de préparation de repas aristocratiques, voire royaux.
Le XIVe siècle voit se poursuivre et s’amplifier le développement de ce quartier. Une maison est construite contre le grand édifice du XIIe siècle. Bâtie en pierre, elle comprenait au moins deux niveaux, dont un rez-de-chaussée qui peut être assimilé à un cellier communiquant avec une cave installée dans des chambres d’extraction de l’ancienne carrière.

L’événement majeur du XIVe siècle est lié à la démolition de la première forge et à son remplacement par un édifice beaucoup plus monumental, d’une superficie de 160 m². Son accès principal est situé dans le pignon sud-est, où se trouve la maréchalerie proprement dite. Au nord-est se trouve une porte secondaire permettant l’accès aux foyers, toujours placés au niveau du sol. À l’ouest, la forge est dotée d’un bas-côté qui a pu servir à stocker la matière première et le combustible.
La fin de la guerre de Cent Ans freine l’activité métallurgique. La grande forge désaffectée sert alors d’habitat et une nouvelle forge, plus petite, est construite dans la seconde moitié du XVe siècle, en partie sur l'ancien bas-côté alors démoli.

Au XVIe siècle, la maison est profondément modifiée et sert probablement de cuisine, alors que la cave est abandonnée et que le grand édifice du XIIe siècle est détruit. Au tout début du XVIe siècle, la grande forge perd définitivement sa destination première et est transformée en écurie d’apparat par le gouverneur du château, Jean de Feschal. Les murs sont recouverts d’enduits, dont une partie fut peinte selon un motif en quinconce, un monogramme étant intercalé avec un dessin de mors de chevaux.

Cet ouvrage a bénéficié du soutien de la Ville de Caen et du musée de Normandie.
 

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