Fouille de l’ancienne commanderie d’Avalleur

Pour la troisième année, une fouille d’archéologique programmée se poursuit sur le site de l’ancienne commanderie d’Avalleur (Bar-sur-Seine, Aube). Elle se déroule dans le cadre d'un partenariat spécifique entre le Département de l’Aube, propriétaire du site, et l'Inrap. La collaboration nouée permet de réaliser, avec l’accord de la Drac Grand-Est, des investigations archéologiques afin de compléter utilement les connaissances sur ce site emblématique du Moyen Âge dans l’Aube.

Cette fouille prolonge des investigations antérieures d’archéologie préventive, réalisées dans le cadre de la rénovation du site. Son objectif est de comprendre la relation entre les différents bâtiments et si possible de les dater plus précisément grâce aux objets découverts. 

Cette dernière année de la fouille programmée triennale permet d’enrichir les informations sur les secteurs au sud et à l’ouest de la chapelle.

A l’ouest, les maçonneries sont nombreuses et permettent de mieux comprendre l’aile nord désormais détruite, qui reliait le logis et la chapelle. Les maçonneries très larges (1,70 à 1,90 m), observées l’année dernière, appartiennent à un premier état encore difficilement datable (absence de niveaux de sols). Ce bâtiment a dû être en partie arasé à la fin du XV^e siècle au profit de la construction de nouveaux murs rejoignant le logis à l’ouest en lien avec une extension que les observations archéologiques permettent de dater de 1485-1490. Deux petites pièces sont à rattacher à cette nouvelle construction. Les remblais de démolition fouillés cette année se rattachent au XVIII^e siècle.

Au sud, les archéologues appréhendent un bâtiment d’origine templière inédit qui abritait la cuisine. La base d’une cheminée monumentale (2,60 x 2,20 m) constitue la découverte majeure de cette année ; elle semble avoir connu deux phases de réduction.

En association avec l’abondance d’objets et éléments retrouvés, en 2022 et 2023, dans une fosse à proximité et datés du début du XV^e siècle, la fonction de cuisine ne fait guère de doute : de nombreux ossements d’animaux sont prélevés dont un fort pourcentage de faune sauvage (cerfs et sanglier), des mortiers culinaires en pierre sont retrouvés ainsi que de la céramique de cuisson et de présentation...