L’Aube, un espace clé sur le cours de la Seine

Parmi les multiples questions soulevées par les découvertes archéologiques faites sous le sol aubois et mises en lumière dans l’exposition ArkéAube, il en est une qui revient de manière lancinante : quel rôle ont réellement joué les sociétés ayant vécu sur ces terres du haut cours de la Seine, la grande artère du bassin parisien ?

La question se pose dès les périodes les plus anciennes de la Pré- et Protohistoire. Parmi les grandes caractéristiques de ce territoire aubois, l’observateur devine la place prise par le bassin hydrographique (et plus largement climatique et écologique) de la Seine dans les activités humaines. Mais situé en tête du bassin-versant, l’espace aubois entre en concurrence avec ceux des vallées parallèles affluentes, notamment de l’Yonne et de la Marne. Dans un paysage ouvert, aux terres fertiles, constitué de plaines et propice aux mouvements de populations, se dessine une histoire complexe, tiraillée entre moments de cohésion et épisodes de tensions.

Sujet énorme, tant par son extension géographique que chronologique, il ne peut être épuisé en une seule session. Pour essayer d’y répondre, ce colloque interrogera les données archéologiques les plus actuelles au-delà des limites chronologiques retenues dans le cadre de l’exposition, depuis la Préhistoire jusqu’au Moyen-âge. En jouant sur les échelles de temps et d’espace, la question sera abordée sous trois angles : la configuration environnementale du bassin de la Seine (géologie, géographie, hydrographie, ressources) et la place particulière occupée par les territoires du sud-est du bassin parisien, le temps long de la mise en valeur et de l’exploitation du territoire en lien avec l’évolution de son peuplement, la nature et la réalité de ce couloir d’échanges majeur du nord-ouest européen que représente la Seine et son bassin-versant.