Vous êtes ici
La Grèce hellénistique et la conquête du monde
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Catherine Grandjean, professeure d'histoire ancienne à l'Université François-Rabelais de Tours, numismate, co-directrice de la Revue Numismatique.
À partir de 336 avant notre ère, Alexandre le Grand et ses macédoniens repoussent les limites du monde connu en atteignant les rives de l’Indus et le sous-continent indien.
Cette apogée de la Grèce hellénistique, celle-là même qui débute en 336 avant notre ère, est, bien entendu, liée à l’assassinat de Philippe II, par Pausanias d'Orestide, mais surtout à la conquête d’Alexandre et de ses macédoniens, mais semble curieusement négligée par les historiens, qui lui préfèrent la Grèce classique qui la précède.
Carbone 14 se consacre au monde grec, durant l’époque même où celui-ci connaît son extension maximale puisqu’il devient désormais le maître de l’Egypte, de la Syrie, de la Mésopotamie, des plateaux iraniens et de l’Asie centrale, aux portes du sous-continent indien.
Pourtant, les sources épigraphiques sont nombreuses avec Polybe, grand historien du IIe siècle avant notre ère mais aussi avec une myriade de papyri, souvent bien conservés sous le climat égyptien.
Aux limites du monde connu
Parallèlement, c’est désormais, surtout, l’archéologie, qui livre d’importantes informations. Ainsi, elle constitue la seule source notamment pour l’Orient grec, c’est-à-dire les royaumes gréco-bactriens ou indo-grecs… Cette conquête verra naître les cités d’Afghanistan, comme Bactres, récemment découverte, ou Aï Khanum, l’antique Alexandrie de l’Oxus, fondée au IVe siècle avant notre ère et détruite au cours du second siècle.
Où est Alexandre ?
Alexandre, descendant d’Achille et disciple d’Aristote, repousse les limites du monde connu. Il meurt en 323 à Babylone, à l'âge de trente-deux ans, est embaumé à Memphis, puis inhumé à Alexandrie. Suétone relate que, bien plus tard, Octave fit ouvrir le tombeau d’Alexandre, tombeau jamais retrouvé et obsession pour certains archéologues grecs qui clament régulièrement l’avoir retrouvé.
La succession d’Alexandre
Le décès entraîne la dislocation de l'Empire et la naissance de royaumes, créés par les Diadoques généraux et compagnons d'Alexandre luttant pour contrôler l’immense empire. De cet éclatement naîtront dynastie des Lagides, fondée par Ptolémée, celle des Séleucides fondée par Séleucos, et celle des Antigonides fondée par Antigone le Borgne.
Ces nouvelles dynasties diffusent alors largement le portrait d’Alexandre dans leurs propres émissions de pièces, les tétradrachmes de 17 ou 14 grammes d’argent. Cette période hellénistique est parfois perçue comme un temps de décadence qui voit l’asservissement du monde grec aux désirs de rois mégalomanes. Un temps aussi de guerres, d’exécutions - dont celle de Philippe III -, d’assassinats dont celui de Séleucos Ier. Cette période fut toutefois celle de la création du colosse de Rhodes, du phare d’Alexandrie...
À lire et à regarder aussi : Comment revisiter le mythe d’Alexandre le Grand ?
Pour aller plus loin
- Présentation de Catherine Grandjean, sur le site du Centre Tourangeau d'Histoire et d'études des sources (CETHIS) de l'Université François-Rabelais de Tours,
- Ses publications, sur Cairn.info, sur Open Editions Books, sur Research Gate, sur Academia.
- Présentation de l'ouvrage qu'elle a dirigé, La Grèce hellénistique et romaine : d'Alexandre à Hadrien, collection Mondes anciens aux éditions Belin (février 2024), dernier tome d'une trilogie sur la Grèce.