Le cimetière historique de la place Denfert-Rochereau à Niort

Faisant suite à un diagnostic archéologique réalisé en 2020 par Emmanuel Barbier, cette fouille prescrite par le Service Régional de l’Archéologie (DRAC Nouvelle-Aquitaine) permet aux archéologues de comprendre l’évolution d’un secteur périphérique de la ville médiévale de Niort, qui comprend un espace funéraire qui a fonctionné entre le XII^e et le XVIII^e siècle.

L’objectif est d’étudier le fonctionnement de l’espace funéraire ainsi que le statut et l’évolution urbaine du quartier de la ville de Niort depuis le Moyen Âge.

Un cimetière médiéval et moderne

Lors du diagnostic, a été mis au jour, sous la place Denfert-Rochereau et les
bâtiments modernes, un vaste cimetière d’environ 4 300 m². Une très forte densité
de sépultures a été identifiée, principalement, sous la place. L’occupation la plus
ancienne semble liée à la présence d’une aumônerie fondée en 1198 et paraît
fonctionner jusqu’au XIV ^e siècle. Les XV ^e et XVI ^e siècles ne semblent pas
représentés (abandon du cimetière ?). À partir du milieu du XVII ^e siècle, cet
espace funéraire se densifie et se trouve dédié à la religion réformée avant d’être à
nouveau « converti » en 1684 en cimetière catholique. Ce secteur funéraire est
définitivement abandonné en 1773. Au final, la présence d’au moins un bon millier
de sépultures est envisagée dans l’ensemble de cet espace funéraire.

Un secteur de la ville profondément remanié au milieu du XVIII ^e siècle

La construction du quartier de cavalerie Du Guesclin, a occasionné le
démantèlement de l’enceinte médiévale de la ville, de la porte fortifiée nord,
appelée porte de Saint-Gelais, et de tous les îlots bâtis des faubourgs médiévaux
situés hors les murs. Le comblement du fossé défensif est intervenu durant cette
même période.
Comprendre l’évolution urbaine du quartier de la ville depuis le Moyen Âge
Étudier les caractéristiques générales et l’évolution de cette portion du cimetière de
la place Denfert-Rochereau, que ce soit dans sa phase de fonctionnement
médiévale mais également dans sa phase moderne, permettra de définir son
organisation, son évolution ainsi que les pratiques funéraires médiévales et
modernes et l’homogénéité ou non des populations inhumées par l’entremise d’une
étude biologique des restes osseux.