affiche_or_blanc-flash.jpg

Le Voyage de la porcelaine. De Canton à l'Europe, le goût de "l'or blanc"

Jusqu'au 28 février 2026
Musée des arts décoratifs de l’océan indien, Saint-Louis (La Réunion)
Mis à jour le
27 janvier 2025

Tout public

Du mardi au dimanche de 9h00 à 17h30

Plein tarif 5€ - Tarif réduit 2€

L’exposition met en lumière une sélection représentative des types de porcelaines retrouvées en contexte archéologique : formes variées, décors, qualités d’ouvrage et époques différentes. Elle souligne également le travail du céramologue, qui reconstitue et analyse ces fragments pour offrir une lecture précise des pratiques de consommation et des dynamiques économiques de l’époque.

cantonio_prianon_1.jpg

©Antonio Prianon

La lointaine Cathay, nom donné par Marco Polo à la Chine, fascine les Européens, notamment les explorateurs et les marchands qui se lancent dès le XVIe siècle sur les océans à la recherche d’une route directe vers les Indes orientales et ses richesses.

Parmi les produits de l’Orient, la précieuse porcelaine, dont la fabrication est connue des seuls artisans chinois, émerveille les princes et les monarques. La passion pour cette nouvelle céramique pousse les Européens dans une quête pour percer les mystères de sa confection jusqu’à devenir un des premiers exemples « d’espionnage industriel ». L’intense activité marchande des compagnies européennes des Indes orientales au cours du XVIIIe siècle contribue à démocratiser son usage.

La porcelaine se retrouve aussi dans les mutations des habitudes alimentaires avec l’essor aux XVIIe et XVIIIe siècles des boissons chaudes exotiques, le chocolat, le thé et le café. Cette nouvelle exposition du MADOI propose de retracer les routes de la porcelaine, de Canton vers l’Europe en passant par La Réunion où se diffuse aussi le goût de la Chine. Les pièces présentées sont le reflet tangible de ces échanges lointains entre l’Est et l’Ouest.

Un témoignage unique des habitudes de consommation

Elles constituent des témoignages précieux sur les types de vaisselle utilisée à ces époques. Car si les archives écrites, tels que les inventaires de succession, mentionnent les formes disponibles (compotiers, saladiers, plats à soupe, assiettes…), il est plus rare qu’ils fournissent des informations précises sur les décors, la qualité des pièces et leurs lieux de provenance. Les pièces issues des fouilles archéologiques sont indispensables pour combler ces lacunes.

Les découvertes effectuées à La Réunion depuis une quinzaine d’années permettent de mettre en lumière des collections variées. Ces fragments, souvent réassemblés avec précision par des spécialistes, les céramologues, offrent un aperçu précis des modes de consommation et des pratiques culturelles de l’époque. 

Une vision renouvelée de la porcelaine chinoise

Une certaine croyance bien ancrée voudrait que la porcelaine chinoise à La Réunion était uniquement réservée aux riches colons, et qu’elle était systématiquement associée au luxe. Les recherches menées par l’Inrap nuancent cette perception. En effet, une partie des porcelaines exhumée en contexte archéologique sur l’île provient des régions provinciales du Fujian ou du Guangdong. Ces pièces, destinées aux marchés sud-asiatiques et est-africains, étaient de qualité moindre comparées aux prestigieuses productions des fours de Jingdezhen dans la province du Jiangxi, réservées aux élites chinoises et aussi au marché européen, via le port de Canton. Ainsi, étaient-elles plus accessibles à une population plus diversifiée que l’on ne le pensait auparavant.

Cette étude nuance donc l’idée d’une porcelaine exclusivement luxueuse, en démontrant que l’or blanc chinois était présent dans des foyers de différents statuts sociaux. L’archéologie à la Réunion met aussi en évidence un usage particulièrement répandue des porcelaines fines de Jingdezhen.  

Une comparaison instructive

La confrontation entre les pièces archéologiques présentées et les pièces de collection exposées dans le parcours muséal offre un discours riche sur les réalités de consommation. Les porcelaines issues des fouilles archéologiques, souvent fragmentaires, parlent des usages quotidiens et de leur accessibilité. En comparaison, les objets conservés dans des collections ou des familles, souvent associés à des contextes prestigieux, traduisent un raffinement certain. Cette différence interpelle la curiosité du public, mettant en évidence l’apport unique de l’archéologie dans la compréhension des sociétés passées.

Ajouter à mon calendrier 11/16/2024 03/01/2026 Europe/Paris Le Voyage de la porcelaine. De Canton à l'Europe, le goût de "l'or blanc" MM/DD/YYYY
Musée des arts décoratifs de l’océan indien
17a chemin Maison Rouge
97450 Saint-Louis
Partenaire(s)
madoi_logo.jpg