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Les silex taillés des Gaulois et des Romains : de la perduration de l’utilisation des matériaux siliceux durant l’Age du Fer et l’Antiquité
Table ronde organisée le vendredi 24 mars 2023, par P. Allard(CNRS, UMR 8068 Temps), F. Bostyn (Université de Paris 1, UMR 8215 Trajectoires) et P. Nouvel (Université de Bourgogne, UMR 6298 ArTeHis).
L’étude des silex taillés est un domaine privilégié pour les préhistoriens. Les roches qui permettent la fracture contrôlée enregistrent les gestes exécutés et leurs caractères presque inaltérables font de ces objets les témoins privilégiés du système technique des communautés passés pendant plus de trois millions d’années.
Dans son acceptation d’origine, la périodisation de la Préhistoire voit l’Age de la Pierre remplacé par ceux des métaux (Bronze, puis Fer), les productions métalliques se substituant aux industries de pierres taillées. En effet, les activités métallurgiques ont constitué un domaine d’activité artisanale toujours plus attractif à la fin du Néolithique, reléguant au second plan les productions lithiques ancestrales. Cependant, si l'avènement de la métallurgie a bien été à l’origine du déclin de l’exploitation du lithique taillé, elle n’en a cependant pas, dans un premier temps, supprimé l’utilisation et certaines productions spectaculaires comme les armatures de flèches armoricaines de l’Age du Bronze ou les dagues de la fin du Néolithique au Danemark sont là pour en témoigner. A partir des années 1980, l’industrie lithique de l’Age du Bronze en France a commencé à être étudiée dans sa globalité, notamment l’outillage domestique. Il est désormais acquis que cette période voit toujours l’utilisation importante du silex dans les activités quotidiennes de ces populations.
Mais qu’en est-il de l’utilisation du silex taillés à l’Age du Fer et pendant l’Antiquité ? En effet, bien que n’ayant que peu attiré l’attention des chercheurs, la présence de silex taillés est régulièrement mentionnée dans les rapports de fouille, notamment dans le cadre de l’archéologie préventive, voire dans certaines publications, mais leur étude n’apparaît pas d’emblée nécessaire pour la compréhension des sites de l’Âge du fer et de l’Antiquité, d’autres catégories de mobiliers comme la céramique ou le mobilier métallique, focalisant davantage l’attention des chercheurs. Souvent, d’ailleurs, leur présence est considérée comme anecdotique, voire intrusive, les artefacts étant alors considérés comme ayant fait l’objet de récupération ancienne sur les sites néolithiques.
Cependant, leur récurrence et parfois leur qualité technique, interpellent et posent la question du statut réel de ces productions au sein des systèmes techniques de ces horizons chronologiques.
C’est ce thème que nous nous proposons d’explorer lors de cette rencontre. Les communications pourront être soit des études de cas, soit proposer des synthèses à des échelles locales ou régionales.
pierre.allard [at] cnrs.fr
Francoise.Bostyn [at] univ-paris1.fr