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Naissance des inégalités et prémisses de l'État
Colloque
La révolution néolithique dans le monde
Colloque international organisé par la Cité des sciences et de l'industrie et l'Inrap, sous la direction scientifique de Jean-Paul Demoule.
Auditorium de la Cité des sciences et de l'industrie, les 2, 3 et 4 octobre 2008
La révolution néolithique dans le monde. Aux origines de l'emprise humaine sur le vivant
Rise of Inequalities and Birth of the State
par Jean-Paul Demoule
Dans la plupart des foyers originels d'invention de l'agriculture et de l'élevage se sont développées au bout de quelques millénaires des sociétés inégalitaires, puis des sociétés étatiques et urbaines, qui elles-mêmes ont étendue ensuite leur emprise territoriale. Toutefois leur rythme d'apparition a été très différent selon les régions, et certaines ont connu aussi des retours en arrière, sinon des effondrements. Il n'y adonc pas eu de développement linéaire et forcément inévitable de tels types de sociétés. On peut alors se demander si l'inégalité est « naturelle », inscrite dans le destin de l'humanité, et s'interroger sur son apparition. Celle-ci demande un certain nombre de conditions de possibilité, notamment écologiques et environnementales - tout comme, d'ailleurs, le Néolithique lui-même. Mais il faut aussi qu'un groupe social se donne les moyens idéologiques de prendre le contrôle de l'ensemble d'une société, et de le garder durablement. Les recherches archéologiques de ces dernières années, au Proche-Orient comme en Europe, suggèrent quelques pistes.
Jean-Paul Demoule est professeur de protohistoire européenne à l'université de Paris I. Après avoir été l'un des artisans de la loi de 2001 sur l'archéologie préventive, il a présidé l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) depuis sa création en 2002 jusqu'en février 2008. Ses travaux portent sur l'apparition du Néolithique en Europe, ainsi que sur l'âge du Fer dans le Bassin parisien. Il fut l'un des organisateurs du programme de sauvetage archéologique de la vallée de l'Aisne, commencé dès les années 1970 et l'une des premières opérations d'archéologie préventive systématique en France. Il a conduit des fouilles néolithiques en Grèce et en Bulgarie. Il s'est intéressé également aux relations entre archéologie, idéologie et société, et notamment dans ce cadre au « problème indo-européen ». Enfin il s'est investi dans les questions de politique scientifique et a dirigé un laboratoire du CNRS. Il a reçu en 2008 le Prix du Patrimoine (Heritage Prize), décerné par l'Association européenne des archéologues (EAA).