Plus de dix mille ans nous séparent des dernières populations du Paléolithique. Appréhender leurs modes de structuration sociale tient donc quasiment du défi. Toutefois, à partir des témoins archéologiques, et avec l’aide d’autres disciplines, il est possible d’en saisir certains aspects, avec plus de précisions au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’époque actuelle.

Mis à jour le
02 décembre 2016

Les données liées aux temps les plus reculés du Paléolithique livrent peu d’éléments sur la structuration des premiers groupes humains. Elles laissent toutefois imaginer de petites communautés très mobiles, sillonnant par cycles réguliers un territoire peu étendu mais assez contrasté pour offrir la plus large variété de ressources possibles.

Les données portant sur les périodes plus récentes permettent d’élaborer des hypothèses mieux étayées. Au Paléolithique moyen et supérieur, l’exploitation des ressources laisse transparaitre une structuration des sociétés humaines (exploitation stratégique des ressources). Par exemple, la chasse aux grands herbivores (Cheval, Rennes et Bison…) nécessite une organisation des groupes afin d’en assurer l’efficacité. 

Les différentes cultures qui se succèdent sont marquées par des innovations ou des changements techniques. Ces mutations sont principalement visibles au travers des outils (nouvelles techniques de taille, nouveaux outils…) et des évolutions stylistiques qui se manifestent dans le domaine artistique (objets de parure, gravures…). Elles rendent compte d’identités culturelles attachées à des zones géographiques plus ou moins vastes, pouvant être interprétées comme des « territoires » où se développent réseaux d’échanges et d’influences.

La structuration sociale des groupes humains se reflète également dans l’organisation spatiale des habitats, répartis en aires d’activités spécialisées (taille du silex, traitement des matières carnées…). Dans la plupart des cas, rien ne laisse supposer l’existence d’une « hiérarchie » (mais rien ne s’y oppose non plus). En se basant sur les données de terrain, certains préhistoriens désignent, à la fin du Paléolithique, une forme d’organisation sociale qui s’en rapproche. Ainsi, dans le cas d’un campement comme celui découvert à Pincevent (site magdalénien situé près de Montereau, en Seine-et-Marne), les archéologues penchent pour une structuration sociale organisée autour d’un personnage central.