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Teaser - « Sardaigne, la mystérieuse civilisation des nuraghes », une enquête archéologique de l’âge du Bronze
Quelque 8 000 vestiges monumentaux, les nuraghes, sommeillent en Sardaigne. Quel était le peuple de bâtisseurs qui les a édifiés ? En suivant de nouvelles campagnes de fouilles, ce documentaire lève le voile sur une civilisation oubliée, apparue il y a près de 3 800 ans.
Sur ARTE samedi 19 octobre 2024 à 20h50. Sur arte.tv du 12 octobre au 19 novembre 2024.
En Sardaigne, deuxième plus grande île de la Méditerranée, se cachent les vestiges d’une civilisation méconnue, dont l'empreinte a été miraculeusement préservée. Durant un millénaire, de 1800 - 1700 à 800 avant J.-C., au cours de l’âge du Bronze et du premier âge du Fer, alors que l'Égypte pharaonique construit ses dernières pyramides, un peuple prospère, à l’écart des autres cultures méditerranéennes, édifie de hautes tours à l’allure de forteresses : les nuraghes. Environ 8 000 de ces énigmatiques sentinelles de pierre, parfois nichées dans des lieux inaccessibles au cœur de la végétation, sont disséminées sur le territoire sarde. Car si les communautés nuragiques ignorent l’écriture, ces ingénieux bâtisseurs témoignent d’une étonnante maîtrise architecturale, qui se complexifie au fil des siècles, notamment avec la technique de la tholos, ces rangées circulaires de pierres superposées, au diamètre de plus en plus étroit jusqu’à la fermeture en dôme. Organisée en villages interdépendants, sans pouvoir central, cette société pacifique pratiquait l’élevage et la polyculture – céréales, mais aussi vignes et fruits. Ses membres fabriquaient aussi quantité de figurines en bronze, les bronzetti, qui apportent de précieux enseignements sur le quotidien, telle la statuette de ce porteur d’offrande, des focaccie sur l’épaule. Des sépultures mégalithiques en forme de têtes de taureau, appelées les « tombes des géants », fournissent aussi des indices sur les pratiques funéraires de ce peuple, qui enterrait ses morts collectivement, sans distinction de sexe, d’âge ou de rang social. À partir du XII e siècle avant J.-C., les rituels religieux se multiplient et s’intensifient. Certains sont liés à l’eau, comme en témoignent les sanctuaires, puits et fontaines sacrées, érigés par les Nuragiques à cette époque.
Fascinant héritage :
Longtemps ignorée, la civilisation des nuraghes commence à susciter l’intérêt des chercheurs dans la seconde moitié du XX e siècle. Dispersé dans les plaines et les montagnes sardes, son fascinant héritage passionne aujourd’hui les archéologues. Quel était ce peuple égalitaire, isolé sur son île, mais dont l’étude révèle qu’il a eu des échanges avec d’autres cultures ? Quels étaient son mode de vie, ses croyances et ses rites ? Comment expliquer son extraordinaire éclat pendant près de mille ans puis son déclin ? En suivant le travail des archéologues et des scientifiques internationaux qui s'emploient à en percer les secrets, sur le terrain comme en laboratoire, ce documentaire lève le voile sur l'une des cultures les plus originales qu'ait connues la Méditerranée.
Intervenant :
Isabelle Catteddu :
Conseillère scientifique du documentaire, Isabelle Catteddu est archéologue à l’Inrap où elle a dirigé d’importantes fouilles préventives. Ses travaux portent sur l’organisation des habitats et de l’espace rural, mais aussi sur les relations des sociétés à leur environnement. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Archéologie médiévale en France : le premier Moyen Âge (V e - XI e siècle) (Inrap/La Découverte, 2009) et Archéologie du Moyen Âge, coécrit avec Joëlle Burnouf (Inrap/Éditions Ouest-France, 2015). Spécialiste du haut Moyen Âge, elle s’intéresse également à la civilisation nuragique. Ses tout premiers travaux ont porté sur une carte archéologique de la Sardaigne ; recherche qu'elle poursuit à travers l'histoire de l'aménagement de ceterritoire sur la longue durée.