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Violences interpersonnelles ou faits de guerre au Néolithique et à l’âge du Bronze en Europe occidentale
Gratuit pour les adhérents, sur présentation de la carte. 5 € pour les non-adhérents.
Réservation obligatoire à resa.saman [at] gmail.com

À l'occasion de la saison scientifique et culturelle de l'Inrap consacrée à l'âge du Bronze, cette conférence parcourra la documentation existante sur les violences interpersonnelles, les armes et les faits de « guerre » du Néolithique (à partir du VIe millénaire) à la fin de l’âge du Bronze (vers 800 avant notre ère).
Le guerrier en armes de la Protohistoire est une image classique que l’on retrouve très fréquemment dans la littérature, qu’elle soit à destination du grand public (à portée historique ou liée au phénomène de l’heroïc fantasy) ou de lecteurs plus avisés. Cette vision simpliste, au premier abord, est probablement due à deux facteurs.
Le premier, et pas des moindres, est issu des sources littéraires, puisque, dès le VIIIe siècle avant notre ère, Hésiode, par exemple, décrivait dans « Les cinq races successives de l’humanité » (Hésiode, Les travaux et les jours) les hommes de l’âge d’airain (du Bronze) en ces termes : « [...] ces hommes, violents et terribles, ne se plaisaient qu'aux injures et aux sanglants travaux de Mars ; ils ne se nourrissaient pas des fruits de la terre, et leur cœur impitoyable avait la dureté de l'acier. Leur force était immense, indomptable, et des bras invincibles s'allongeaient de leurs épaules sur leurs membres nerveux. Ils portaient des armes d'airain ; l’airain composait leurs maisons ; ils ne travaillaient que l'airain, car le fer noir n'existait pas encore. ».
Le second, plus archéologique, est l’omniprésence des armes dans les corpus d’objets métalliques à notre disposition pour l’ensemble de l’âge du Bronze. Elles sont retrouvées en contextes variés, même si les dépôts dominent largement, et figurent également sur l’iconographie rupestre ou sur les stèles. Parmi ces armes, l’épée a bien entendu un statut à part qui a renforcé un peu plus cette image du guerrier avec en filigrane l’idée forte du passage de l’archer (arme à distance et sans visage) au porteur d’épée et aux combats rapprochés dont les protagonistes sont clairement identifiés (avec la notion du héros ostensiblement sous- jacente).

