Vous êtes ici
Cap sur Narbo Martius !
Première colonie romaine fondée en Gaule en 118 av. J.-C., Narbo Martius, l’antique Narbonne, n’a paradoxalement laissé presque aucune trace visible. Le patrimoine antique exceptionnel révélé par les recherches archéologiques menées ces dernières années, notamment les fouilles par l’Inrap du Capitole et de la nécropole antique des berges de la Robine, rejoint le nouveau musée Narbo Via qui vient d'ouvrir ses portes. Ces fouilles de grande ampleur sont le fil conducteur du documentaire Narbonne, la seconde Rome (Arte France) qui sera diffusé spécialement le 19 juin à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie.
L'antique nARBONNE REFAIT SURface
Première colonie romaine en terre gauloise, plaque tournante du commerce méditerranéen située au carrefour des voies Domitienne et d’Aquitaine, Narbo Martius a aujourd’hui son musée, Narbo Via. Lieu incontournable pour comprendre l’Antiquité romaine en Narbonnaise, riche d’une collection de plus de 9 000 pièces, le nouvel établissement public et culturel conçu par l’architecte Norman Foster déploie un parcours permanent de 2 800 m2, une salle d’exposition temporaire de 500 m2, un auditorium de 200 places, un laboratoire de restauration et de recherche, des réserves, des salles d’études…
Un mur monumental composé de 760 blocs de pierre, issus pour la plupart des nécropoles romaines de la ville antique, ouvre le parcours des collections. Réserve ouverte et modulable, grâce à un dispositif automatisé inédit dans un musée, ce mur lapidaire permet de restituer aux visiteurs la mémoire et la monumentalité de la ville romaine. Le parcours permanent présente la cité de Narbo Martius sous l’Empire romain : organisation sociétale, urbanisme et architecture (vestiges monumentaux et décors fastueux des maisons du Clos de la Lombarde) ; vie économique et portuaire, avec en filigrane un état des lieux des recherches et des fouilles en cours sur le territoire. De nombreux dispositifs de médiation agrémentent ce parcours, dont notamment des restitutions en trois dimensions du port antique.
À l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, le musée offrira l’opportunité de passer de l’autre côté de la galerie lapidaire et de visiter ses coulisses : salles d’étude, ateliers de restauration ou de conditionnement des œuvres, zones de stockage ou de montage des expositions…
Bas-relief représentant une tête de faune soutenant une guirlande. Décor architectural d'un mausolée, calcaire, Ier siècle ap. J.-C.
© CCJ L. Damelet
Détail d'une peinture murale du clos de la Lombarde, masque de théâtre sur fond rouge, Ier siècle ap. J.-C.
© Amicale Laïque de Carcassonne
Bas-relief au navire avec buste de femme voilée.
© CCJ L. Damelet
Fresque au génie et détail de la fresque au génie, provenant du triclinium de la maison à portiques du clos de la Lombarde, IIe siècle.
© Arnaud Späni
Bas relief représentant une frise d'armes, décor de frise d'un mausolée calcaire, Ier siècle ap. J.-C.
© Amicale Laïque de Carcassonne
De La fouille au musée
Un des objectifs essentiels du nouveau musée Narbo Via est d’établir un lien entre la recherche archéologique et la transmission des savoirs, en abritant dans ses murs des activités d’étude, de recherche et de restauration de mobiliers archéologiques qui pourront ensuite être présentés au grand public. Pour atteindre cet objectif, le musée et l’Inrap ont signé le 19 avril 2021 une convention-cadre de collaboration scientifique et culturelle en vue d’étudier et de valoriser les fouilles de l’Institut et de redonner une visibilité forte au patrimoine et à l’identité romaine de la ville. Ainsi, les fouilles menées entre 2017 et 2019, à l’emplacement de l’actuel collège Victor-Hugo, ont permis de confirmer certaines hypothèses de restitution du Capitole de Narbonne. Ces résultats sont valorisés dans le parcours d’exposition permanente du musée sous la forme d’une restitution numérique de ce vaste sanctuaire antique.
Surtout, la fouille récente menée dans la ZAC des berges de la Robine, en proximité immédiate du musée, a permis d’explorer de manière minutieuse une vaste nécropole antique particulièrement bien conservée. La richesse des vestiges et des données a occasionné l’acquisition d’un mobilier funéraire exceptionnel et le développement d’un nombre important d’études (études de mobilier, études anthropologiques, analyses de sédiments, etc.) qui seront prochainement valorisées dans le parcours du musée.
Vue de drone de la nécropole antique de Narbonne en cours de fouille, à proximité immédiate du musée Narbo Via.
Denis Gliksman, Inrap
Fouille de la nécropole antique des berges de la Robine, conduit à libation (alimentant un vase ossuaire) sur une tombe à coffrage de tuile.
Denis Gliksman, Inrap
Monument funéraire en cours de fouille
Denis Gliksman, Inrap
Dalle funéraire avec épitaphe
Denis Gliksman, Inrap
Dalle funéraire avec épitaphe
Denis Gliksman, Inrap
Pendeloque représentant un phallus, à usage probablement prophylactique
Denis Gliksman, Inrap
Vase ossuaire en céramique ayant livré les restes osseux brûlés d’un individu adulte, contenant trois petites cruches en céramique.
Christophe Cœuret, Inrap
Vase ossuaire en verre contenant des fragments osseux brûlés et, dans le fond, une bague en or.
Christophe Cœuret, Inrap
Narbonne, la seconde Rome sur Arte France
À quoi ressemblait Narbonne au temps de la colonisation romaine ? Suivant sur le terrain des équipes de l’Inrap, un documentaire d’Alain Tixier, écrit par Marianne Cramer et coproduit par MC4, ARTE France et l’Inrap, fait ressurgir l’histoire méconnue la métropole antique florissante. Si, à la différence d’Arles et de Nîmes, pourtant de moindre importance pendant l'Antiquité, cette présence romaine a laissé peu de traces en surface, les fouilles entreprises depuis une vingtaine d’années dans le cœur et les environs de la cité ont permis d’exhumer les vestiges qui permettent d’entrevoir le rôle et l’importance de cette « seconde Rome ». En 2019, la découverte de l’immense nécropole romaine des berges de la Robine a mobilisé l’équipe d’archéologues de l’Inrap qu'a dirigée Valérie Bel. L’étude des 1 500 tombes qu’elle renferme, documentant l’histoire des habitants, leur origine, mais aussi leurs coutumes et leurs activités, sert de fil rouge à ce documentaire, étayé d’éclairages d’historiens et de reconstitutions en images de synthèse.
Un document à découvrir le 19 juin sur Arte à l'occasion des Journées nationales de l'archéologie.
Documentaire d’Alain Tixier
Coproduction Arte France, MC4, Inrap avec la participation d’Histoire TV et le soutien de la Région Occitanie.
Sur arte.tv du 12 juin au 17 août 2021
À l’antenne, samedi 19 juin 2021 à 20h50