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Environnements et productions dans les agglomérations secondaires. Les exemples de Famars, Beaune-la-Rolande et Biesheim-Oedenburg
Contrairement à certaines interprétations, les activités de production de toute nature sont dispersées dans les agglomérations, imbriquées dans le tissu urbain, au contact de l’habitat, des aménagements religieux et administratifs.
Quels peuvent être les disparités et les analogies entre trois bourgades gallo-romaines du nord de l’Empire séparées de plusieurs centaines de kilomètres ? Leurs ancrages contrastés ont-ils une incidence sur leur organisation, leur structuration interne et leur territoire?
Beaune-la-Rolande, « village-rue » de la cité des Sénons, se développe entre les années 40 et 70 apr. J.-C., avant de péricliter aux alentours du début du IVe s.
Au sud-ouest de la Civitas Nerviorum, Fanum Martis est une localité productrice de denrées agricoles en lien étroit avec les territoires du limes. Elle apparaît vers le milieu du Ier s. et se réduit à un castellum aux environs de 320 apr. J.-C.
Biesheim-Oedenburg est une agglomération militaire par intermittence, située à la frontière de l’Empire sur l’axe économique majeur que constitue le Rhin. Ce vicus des Rauraques est occupé dès le début du Ier s. et jusqu’au début du Ve s. après J.-C. Son environnement et ses productions, les importations en provenance du monde méditerranéen, mais aussi les contacts avec le Barbarium soulèvent bien des interrogations sur son mode d’approvisionnement.
Raphael Clotuche : Ingénieur de recherche, Inrap, UMR 7041 équipe Gama.
Florian Jedrusiak : Responsable d’opération antique et archéobotaniste, SDAVO, UMR 7041 équipe Gama.
Nouvelles approches sur l’Antiquité à travers l’archéologie préventive
La multiplication des fouilles préventives sur l’ensemble du territoire national a permis un renouvellement important des connaissances sur l’Antiquité, restées très longtemps tributaires de données anciennes et de découvertes très ponctuelles, en particulier sur la Gaule romaine.
Que ce soit dans le domaine de l’urbanisme et de l’architecture, dans celui des pratiques funéraires ou de la religion, de nouvelles approches et de nouvelles méthodes sont mises en œuvre. L’essor des sciences paléoenvironnementales, de l’archéobotanique, de la carpologie en particulier ou de la palynologie et désormais des analyses moléculaires qui sont faites directement dans la matière, offrent aux archéologues l’opportunité d’aborder de multiples aspects de ces sociétés antiques, depuis l’alimentation des populations, les pratiques rituelles au sein des sanctuaires ou encore les dépôts funéraires jusqu’aux fonctions des espaces habités, comme des objets du quotidien. Une nouvelle description du monde antique est en cours.