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La question des nécropoles antiques : approche des gestes et des rituels funéraires
Au gré d’exemples choisis, la conférence porte sur la conception de la nécropole au Haut-Empire. Outre de regrouper des tombes à crémation, des résidus du combustible du bûcher encore mêlés aux reliquats brûlés du mobilier sont également ensevelis à part ou au sein même de la sépulture. S’y côtoient aussi des fosses dotées d’objets non brûlés, parfois des bûchers ou quelques défunts inhumés…
Afin de comprendre leurs interactions, est proposé un gros plan sur quelques situations, comme la mise en scène élaborée dans les tombes. Les bûchers offrent assez d’indices pour percevoir leur aspect avant embrasement et ringardage bien que les vestiges soient fortement remaniés. En s’appuyant sur ces contextes désordonnés et sur l’ethnographie, il est devenu plus aisé de détecter les manipulations d’os, de mobilier au cours et après crémation (déplacement, dépôt, bris …). De même, une attention portée aux résidus ensevelis du bûcher éclaire mieux le statut donné à ces vestiges.
En fil rouge, cette conférence à trois voix pose l’inlassable question des vestiges funéraires et du sens à donner à leurs situation relatives, souvent chaotiques au Haut-Empire. Comme dans une pensée en spirale, l’archéologie de la mort revient actuellement sur ces contextes désordonnés mais en étant dotée d’outils conceptuels actualisés : lecture dynamique des faits ordonnés selon un déroulé temporel, notion de parcours pour les objets utilisés (état d’usage, modification …), perception de la dimension temporelle des funérailles à partir de traces matérielles.
- Isabelle le Goff, Inrap, UMR 7206 du CNRS / MNHN, archéologue spécialisée dans le domaine funéraire, Préhistoire, Antiquité
- Nathalie Soupart, Inrap, UMR 8164 du CNRS, archéologie spécialiste des périodes laténienne et antique
- Anne Delor-Ahü, Inrap, UMR 7041 du CNRS, céramologue spécialiste de la période antique
Nouvelles approches sur l’Antiquité à travers l’archéologie préventive
La multiplication des fouilles préventives sur l’ensemble du territoire national a permis un renouvellement important des connaissances sur l’Antiquité, restées très longtemps tributaires de données anciennes et de découvertes très ponctuelles, en particulier sur la Gaule romaine.
Que ce soit dans le domaine de l’urbanisme et de l’architecture, dans celui des pratiques funéraires ou de la religion, de nouvelles approches et de nouvelles méthodes sont mises en œuvre. L’essor des sciences paléoenvironnementales, de l’archéobotanique, de la carpologie en particulier ou de la palynologie et désormais des analyses moléculaires qui sont faites directement dans la matière, offrent aux archéologues l’opportunité d’aborder de multiples aspects de ces sociétés antiques, depuis l’alimentation des populations, les pratiques rituelles au sein des sanctuaires ou encore les dépôts funéraires jusqu’aux fonctions des espaces habités, comme des objets du quotidien. Une nouvelle description du monde antique est en cours.