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L’art rupestre subsaharien, un continent abandonné ?
Avec Geoffroy Heimlich, archéologue, co-responsable de la mission franco-congolaise Lovo, (R. D. C), affilié à l’Institut des Mondes AFricains (IMAF).
Carbone 14, le magazine de l'archéologie, France Culture, le samedi à 19h30
Par Vincent Charpentier
Émission du 6 mars 2021
L’art rupestre, au même titre que les sources écrites et les traditions orales sont une formidable source pour l’Histoire de l’Afrique. Nous en parlons avec Geoffroy Heimlich, codirecteur de la mission franco-congolaise de Lovo, chercheur affilié à l’Institut des mondes africains (IMAF).
Théranthropes figurés sur le site de Ndimbankondo. Les théranthropes sont des êtres mythiques en partie humain et en partie animal
© Geoffroy Heimlich
L’art préhistorique africain, c’est bien entendu celui du Sahara, souvenons-nous des fameuses expéditions d’Henri Lhote. C’est aussi l'Afrique du sud et la Namibie, avec les recherches de l’abbé Breuil, notamment autour de la fameuse « Dame blanche », qui, nous le savons, est désormais un homme...
Pourquoi donc la recherche archéologique semble-t-elle s’être détournée de l’Afrique ? L’art rupestre s’avère unique en Afrique, mais, pour autant, combien de sites archéologiques sont-ils classés sur la liste du patrimoine mondial ?
Vue générale du massif de Lovo. Paysage karstique typique du massif de Lovo
© Geoffroy Heimlich
Le massif de Lovo contient la plus importante concentration d’art rupestre de toute la région, avec plus de 5700 images rupestres. Cet art est, en grande partie, lié à l’histoire du royaume du Kongo. Ce royaume est un État puissant et centralisé à l’arrivée des marins portugais en 1483. En 1491, l’ambassadeur milanais à Lisbonne comparait la capitale de ce royaume, Mbanza Kongo, à la ville d’Évora, résidence royale au Portugal.
Poterie de la grotte de Tovo in situ. Elle est datable du XVe au XVIIe siècles, ce qui permet de corréler une partie des datations directes des dessins de Tovo aux types de céramique à motifs semblables
© Geoffroy Heimlich
Cet art rupestre pourrait-il être aussi la narration associée à l’origine mythique de la mort ? On le sait « dans les traditions orales, les défunts deviennent des revenants. Ils errent de longues années avant de mourir une seconde fois et de se transformer, les hommes en lézards, les femmes en crapauds et grenouilles ».
Aujourd’hui menacé, le massif de Lovo pourrait-il être inscrit sur la liste du patrimoine mondial ?
Geoffroy Heimlich, codirecteur de la mission franco-congolaise de Lovo chercheur affilié à l’Institut des mondes africains (IMAF) nous éclaire à ce sujet.
Pour aller plus loin
Page biographique de Geoffroy Heimlich sur le site Études africaines en France et une autre page biographique sur le site e.patrimoine.org.
Site Internet de la mission Lovo, avec une exposition en ligne.
Page très complète sur le massif de Lovo (voir les liens proposés en bas de page) sur le site du Ministère de la culture, sur la page d'Archéologie.culture.fr du M.A.N (Musée Archéologique National de Saint-Germain en Laye).
Formation en ligne sur les images rupestres en Afrique sur le site E-patrimoines, avec plusieurs cours en ligne sur Lovo.
Webdocumentaire « Un archéologue au Congo », sur le site du Monde.fr et création sonore "Choeur de brousse" (26'11") réalisés par Geoffroy Heimlich, sur le site d'Arteradio.
Croix dans la grotte ornée de Ntadi-Ntadi
© Geoffroy Heimlich
L'ouvrage "Le massif de Lovo, sur les traces du royaume de Kongo" (proposé en rubrique bibliographie) est librement téléchargeable sur le site Internet de l’éditeur avec ce lien.