Conférences
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Mis à jour le
04 mars 2016
Colloque
Héritages arabo-islamiques dans l'Europe méditerranéenne

Colloque international organisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives,
En partenariat avec Marseille-Provence 2013-Capitale européenne de la culture, le MuCEM et la Villa Méditerranée.
Du 11 au 14 septembre 2013, à Marseille, Villa Méditerranée et MuCEM.

Héritages arabo-islamiques dans l'Europe méditerranéenne - Archéologie, histoire, anthropologie
par Damien Carraz, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand

Les incursions « sarrasines » des IXe-Xe siècles sur les côtes provençales sont bien connues, tout comme la recrudescence de la piraterie barbaresque du XVe au XVIIe siècle. Entre ces deux temps fort de la menace islamique venue d'al-Andalus ou du Maghreb, les incursions n'ont pour autant jamais cessé. Sans doute la plupart des raids intervenus sur les littoraux languedocien et provençal ont-ils été repérés à partir de sources chrétiennes, mais les historiens les considèrent habituellement comme épisodiques et en minimisent la portée. Il semble pourtant digne d'intérêt de faire un recensement d'ensemble de ces raids, dont certains purent être dévastateurs et mobiliser d'importants moyens, et de s'interroger ainsi sur leur origine. S'il n'y a pas beaucoup à attendre des sources arabes, du fait même du caractère « non officiel » de ces incursions, les sources chrétiennes attestent de la pression psychologique que la menace sarrasine continua à exercer sur les côtes. Au-delà des quelques attaques importantes visant le monastère insulaire de Lérins ou des cités épiscopales (Antibes, Elne, Toulon) aux XIe-XIIe siècles, les raids de pirates isolés qui, par définition, ont très peu de chances d'avoir laissé des traces dans les archives, durent être la norme et se poursuivre tout au long de la période. Aussi envisagera-t-on plus largement les réponses à la piraterie sarrasine comme la défense des côtes ou le rachat des captifs. On s'efforcera, par là même, de différencier la menace réelle de la peur que celle-ci inspira - voire son instrumentalisation - entretenue par le souvenir des dévastations du haut Moyen Âge.
Né à Annecy le 22 août 1970, Damien Carraz est agrégé d'histoire. Il soutient un doctorat en histoire médiévale en 2003 à l'université Lyon 2 sur « L'Ordre du Temple dans la basse vallée du Rhône (1124-1312). Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales ». Il est actuellement maître de conférences à l'université de Clermont-Ferrand 2.

Bibliographie :
  • (avec Sophie Aspord-Mercier), « Le programme architectural d'un pôle seigneurial : la commanderie de Montfrin (Gard) », Organiser l'enclos : sacré et topographie dans les maisons hospitalières et templières du Midi de la France, actes du séminaire Terrae, Toulouse, 24 avril 2009, éd. Y. Mattalia, Archéologie du Midi médiéval, t. 28, 2010, pp. 297-316. 
  • « Les Templiers de Provence et la Terre Sainte : mobilité et carrières (XIIIe-XIVe siècle) », As Ordens Militares. Freires, Guerreiros, Cavaleiros, VI Encontro sobre Ordens Militares. Palmela, 10 a 14 de março de 2010, éd. I. C. Fereira Fernandes, Palmela, Munipio de Palmela/GEsOS, 2012, vol. 2, pp. 779-798.
  • « La territorialisation de la seigneurie monastique : les commanderies provençales du Temple (XIIe-XIIIe siècle) », dans Castelnuovo (G.), Zorzi (A.) (éd.), Les pouvoirs territoriaux en Italie centrale et dans le Sud de la France. Hiérarchies, institutions et langages (XIIe-XIVe siècles) : études comparées, Mélanges de l'École française de Rome-Moyen Âge, 123/2, 2011, pp. 443-460.
Année :
2013