Émissions de radio
2
Score : 2 (1 vote)
Mis à jour le
24 octobre 2022
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Jean-Luc Fournet, papyrologue, professeur au Collège de France.

2022 n’est rien de moins que le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion, une découverte qui met fin aux longs errements d’une égyptophilie pétrie d’ignorance et de fantasmes.

Avant lui, le hiéroglyphe n’est qu’un caractère, une figure qui contient quelque sens mystérieux, l’Égypte des « monuments muets séculaires » pour reprendre Châteaubriant.

Les hiéroglyphes

Les premiers hiéroglyphes apparaissent vers 3 100 avant notre ère, au travers des papyrus de la Mer Rouge. A l’Ancien Empire, durant le milieu du IIIe millénaire avant notre ère, on compte à peu près sept cents hiéroglyphes, tandis qu’à l'Époque Ptolémaïque (305-30), ils passent alors à plusieurs milliers. Leur dernier emploi est daté de 394 de notre ère au travers d’une inscription sur le mur d’un temple à Philaes.

Le déchiffrement des hiéroglyphes est un vrai tour de force intellectuel et philologique. En 1821, Champollion déchiffre les premiers cartouches royaux, celui de Cléopâtre et de Ptolémée V (ce dernier à partir de la pierre de Rosette).

Les textes hiéroglyphiques recourent à des signes qui se différencient non seulement par leur aspect, mais aussi par leur fonction. Désormais, nous savons qu’ils peuvent exprimer un son, un mot, un verbe de mouvement ou une notion abstraite.

860_5-monuments-de-l-egypte.jpeg

« Grand Amon » souvent invoqué par Champollion durant sa mission. Dessin Angelelli. (Bibliothèque d'égyptologie du collège de France). 



 

© P. IMBERT, CDF

Comprendre les hiéroglyphes

En 1849, Gustave Flaubert descend le Nil avec son ami, Maxime Du Camp. Moins connue est son évocation des hiéroglyphes : « ancienne langue des Égyptiens, inventée par les prêtres pour cacher leurs secrets criminels. Et dire qu’il y a des gens qui les comprennent ! Après tout, c’est peut-être une blague ? ». Jean-Luc Fournet, papyrologue byzantiniste, professeur au Collège de France, les lit, les comprend et les évoque dans cette émission.

860_3-lettredacier.jpeg

Jean-François Champollion, Lettre à M. DACIER, Paris, 1822 

© BIBLIOTHÈQUE D’ÉGYPTOLOGIE DU COLLÈGE DE FRANCE
 

Pour aller plus loin

860_7-repertoire-signes-hieroglyphiques.jpeg

Page débutant le répertoire des signes hiéroglyphiques à la fin du dictionnaire égyptien de Jean-François Champollion 



 

© BIBLIOTHÈQUE D'ÉGYPTOLOGIE DU COLLÈGE DE FRANCE

Bibliographie

  • Champollion 1822, et l'Égypte ancienne retrouva la parole, coordination éditoriale de Julien Auber de Lapierre , Jean-Luc Fournet, Olivier Perdu, Sépideh Qahéri-Paquette, Elsa Rickal, catalogue de l'exposition au Collège de France, Champollion 1822 (du 17 septembre au 25 octobre 2022), éditions du Collège de France, 2022.
  • Le papyrus dans tous ses états, de Cléopâtre à Clovis, sous la direction de Jean-Luc Fournet, catalogue de l'exposition au Collège de France (18 septembre au 26 octobre 2021), éditions du Collège de France, 2021.
  • Ces lambeaux, gardiens de la mémoire des hommes, de Jean-Luc Fournet, co-édition Collège de France/Fayard, 2016.
  • Alexandrie : une communauté linguistique ? ou La question du grec alexandrin, de Jean-Luc Fournet, Editions de l'Institut français d'archéologie, 2009.
Année :
2022
Durée :
29 min