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Château Percin
À Seilh, Haute-Garonne, le site néolithique de Château Percin, découvert dans les années 1940 par Louis Méroc, avait déjà fait l'objet d'une reconnaissance archéologique par Georges Simonnet entre 1970 et 1974.
En 1990, une station d'épuration est construite sur une partie probable du site sans intervention archéologique. Le projet de remplacement de cette installation sur un terrain mitoyen est à l'origine d'un diagnostic, réalisé en octobre 2006 par C. Ranché (Inrap) sur une surface de près de 2 ha, dont les résultats positifs ont amené à la programmation de la fouille, en 2007, sur la partie concernée par le projet d'aménagement (8 000 m2).
Le site apparaît comme un vaste habitat installé aux confluents du ruisseau du Garossos et de la Garonne, délimité à l'est par des escarpements naturels surplombant les cours d'eau et ceinturé à l'ouest par un grand fossé. Cette enceinte, en partie identifiée lors de la phase de diagnostic, est matérialisée par deux fossés parallèles et continus agrémentés d'une palissade interne et, plus vraisemblablement, d'un véritable rempart. Ces aménagements s'étendent sur une longueur d'environ 80 m dans la zone concernée par les travaux. Le fossé externe est conservé sur une profondeur moyenne de 2,50 m pour une largeur d'environ 5 m. Le second, plus étroit, avec une largeur ne dépassant pas 4 m, est également moins profond (2 m en moyenne) ; il présente un remplissage très particulier, sur une quarantaine de mètre de long, constitué d'un amoncellement de blocs d'argile, plus ou moins intensément chauffés, qui comblent par endroit la totalité du creusement. Ces éléments architecturaux témoignent d'une construction monumentale de terre et de bois. D'autres portent des traces d'extraction ou de préparation et, fait exceptionnel, certains montrent les empreintes digitales des bâtisseurs.
Les travaux réalisés ont, jusqu'à présent, également porté sur un ensemble de structures de combustion à galets chauffés, seuls vestiges avec les fossés ayant résisté aux pratiques agricoles modernes. Ces aménagements correspondent à plusieurs types morphologiques parmi lesquels près d'une centaine d'exemplaires circulaires de dimension assez constante, proche du mètre, et disposés le plus souvent en enfilade. D'autres, une trentaine environ, sont allongés, de plan rectangulaire ou quadrangulaire, et atteignent des surfaces considérables qui peuvent dépasser 10 m2, voire, dans un cas 20 m2. Fréquemment assimilées à des fours de type polynésien, ces structures sont bien attestées au Néolithique moyen (époque chasséenne, IVe millénaire avant notre ère) dans le midi de la France et en particulier dans le Toulousain. Elles peuvent être comparées aux découvertes réalisées sur les célèbres établissements chasséens de Villeneuve-Tolosane et de Saint-Michel-du-Touch. Leur utilisation comme four culinaire est aujourd'hui communément admise comme la principale hypothèse. Les galets, matière première locale abondamment disponible, font office de calorifères restituant lentement la chaleur emmagasinée grâce à un feu abondant.
La poursuite de la fouille va se consacrer à l'exploration de l'enceinte fossoyée et, plus précisément, à celle du niveau d'incendie du fossé interne afin de recueillir un maximum d'informations concernant l'architecture mise en évidence. Cette découverte, sans équivalent au niveau national en contexte néolithique, place dès à présent la fouille préventive du site de Château Percin comme un enjeu majeur pour la connaissance du Néolithique.