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La vengeance des Léviathans : l'archéologie et la convergence destructrice de la terre, de la mer et de l'homme
Le colloque annuel de l’Inrap intitulé « Archéologie des rivages » s'est tenu au musée du quai Branly – Jacques Chirac les 20 et 21 octobre 2021.
Colloque annuel « Archéologie des rivages » par Scott M. Fitzpatrick, université d’Oregon
Depuis des millénaires, les humains sont inextricablement liés à la mer. La zone côtière - moins une frontière qu'une interface malléable entre deux biosphères distinctes - recèle des indices essentiels pour comprendre non seulement les racines de notre passé ancien, mais aussi la manière dont nous avons choisi de protéger (ou de négliger) ces vestiges matériels. Il est bien connu que les côtes du monde entier sont de plus en plus menacées par le domaine des eaux pour lequel nous avons eu des liens historiques et une dépendance si importante. La grande ironie, cependant - qui se manifeste sous la forme d'un Léviathan en pleine expansion comprenant l'élévation du niveau de la mer, les tempêtes catastrophiques, l'érosion, le développement et de nombreux autres processus naturels et culturels - est que la myopie de notre espèce conduit maintenant à des événements modernes qui effacent les preuves de notre propre existence dans les archives archéologiques. Dans cette communication, je m'appuie sur plusieurs études de cas pour souligner comment le désir d'utilisation intensive des ressources marines et l'occupation des zones littorales à travers les temps profonds jusqu'à aujourd'hui ont grandement influencé à la fois notre succès et notre déclin en tant qu'espèce.