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Le mobilier des sépultures aristocratiques franques de Saint-Dizier (Haute-Marne)
Trois sépultures aristocratiques mérovingiennes, fouillées en 2003 à Saint-Dizier, avaient livré aux archéologues un mobilier funéraire d'une grande richesse. Aujourd'hui ces objets sont restaurés.
Deux hommes, l'un d'âge mur, l'autre jeune, une adolescente, mais aussi un cheval ont été inhumés sur ce site vers le milieu du VIe siècle. Les deux tombes masculines sont des chambres funéraires (2,80 x 1,60 m), tapissées d'un coffrage et d'un plancher de chêne. À l'intérieur, contre la paroi nord, le défunt repose habillé dans son cercueil. À ses côtés sont disposés armes et objets personnels : épée, hache, scramasaxe, bouclier, fermoir d'aumônière à décor cloisonné, bague, boucles de ceinture, couteau... La chambre funéraire contient également de la vaisselle : bassin, chaudron et seau en bronze, bouteilles et coupes en verre, mais aussi les armes plus volumineuses, telles que lance et angon.
Des sépultures aristocratiques
L'adolescente est inhumée dans un cercueil, déposé dans une simple fosse. Mais les nombreux bijoux dont elle était parée ainsi que la vaisselle qui l'accompagne attestent son rang social élevé. À la tête du cercueil, deux récipients en verre sont disposés. À ses pieds se trouvent une céramique et un bassin de bronze à rebord perlé.
L'adolescente porte au cou un collier d'une trentaine de grains d'ambre et de perles de verre, à son poignet gauche, un bracelet d'argent. Quatre fibules attachent ses vêtements : au cou, deux fibules discoïdes à décor cloisonné de grenats, à la taille, deux autre, ansées et asymétriques en argent. Enfin, la cinquantaine de perles en ambre, verre et cristal de roche retrouvée sur la poitrine de la jeune fille, témoigne probablement de la présence, au moment de l'inhumation, d'une sacoche ou d'un objet brodé de perles.
Un cheval inhumé
Aucun élément de harnachement n'a toutefois été repéré dans la fosse. En revanche, un mors est présent dans une des sépultures masculines. Il faut donc probablement voir dans cette inhumation la volonté de réunir dans la mort le cavalier et sa monture.
L'aristocratie franque du VIe siècle
De telles tombes ont été découvertes aux marges des territoires francs (Allemagne et Suisse notamment). En France, rares sont celles mises au jour et fouillées selon des méthodes modernes.